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journée d'étude noir jaune blues_Les Equipes PopulairesEn mars, les Equipes Popu­­­­­­­­­­­laires orga­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­ saient une jour­­­­­­­­­­­née d’étude sur base de la fameuse enquête Noir Jaune Blues.Benoît Scheuer, socio­­­­­­­­­­­logue et direc­­­­­­­­­­­teur de Survey & Action a décrypté pour nous les résul­­­­­­­­­­­tats inter­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­pel­­­­­­­­­­­lants de l’enquête Noir Jaune Blues révé­­­­­­­­­­­lant une impor­­­­­­­­­­­tante muta­­­­­­­­­­­tion de société : Une majo­­­­­­­­­­­rité de la popu­­­­­­­­­­­la­­­­­­­­­­­tion est sans repères. La méfiance envers les poli­­­­­­­ tiques et les insti­­­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­­­tions est énorme. Le repli iden­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­taire gagne du terrain. Les appar­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­nances sociales et poli­­­­­­­­­­­tiques sont presque dissoutes. C’est la peur de l’ave­­­­­­­­­­­nir qui domine.

D’après l’enquête, 56 % des citoyens belges ont peur du futur. Et 41% des sondés envi­­­­­­­­­­­sagent d’avoir des condi­­­­­­­­­­­tions de vie moins bonnes que leurs parents à l’âge de 40 ans. Selon Benoit Scheuer qui a dirigé l’enquête, « Les plus fragiles d’entre nous sont ceux qui ressentent le plus qu’ils ne sont pas proté­­­­­­­­­­­gés. Et les valeurs ciment, celles qui struc­­­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­­­raient nos socié­­­­­­­­­­­tés s’ef­­­­­­­­­­­fritent. » Il y a un effet avant/ après : dans le passé, on avait le senti­­­­­­­­­­­ment que de géné­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­tion en géné­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­tion on vivrait de mieux en mieux. Aujourd’­­­­­­­­­­­hui, on a le senti­­­­­­­­­­­ment que nos enfants vivront moins bien que nous. « Après les atten­­­­­­­­­­­tats, ce qui est apparu ce n’est pas tant la montée de l’is­­­­­­­­­­­la­­­­­­­­­­­mo­­­­­­­­­­­pho­­­­­­­­­­­bie que la montée du senti­­­­­­­­­­­ment que la société s’ef­­­­­­­­­­­fondre, que ce que nous avons toujours connu, dispa­­­­­­­­­­­raît ». Selon le socio­­­­­­­­­­­logue, nous ne faisons plus société, « nous allons vers des paysages hyper frag­­­­­­­­­­­men­­­­­­­­­­­tés, nous quit­­­­­­­­­­­tons des socié­­­­­­­­­­­tés hyper inté­­­­­­­­­­­grées, nous sommes dans une muta­­­­­­­­­­­tion socié­­­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­­­le… ». Et dans ce contexte, deux choix possibles : « une société fondée sur l’ex­­­­­­­­­­­clu­­­­­­­­­­­sion et le repli avec à sa tête un gouver­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­ment auto­­­­­­­­­­­ri­­­­­­­­­­­taire, ou une société ouverte dans laquelle on réin­­­­­­­­­­­ven­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­rait les insti­­­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­­­tions… »

Journée étude noir jaune blues _ Les Equipes PopulairesEt les partis popu­­­­­­­­­­­listes, d’ex­­­­­­­­­­­trême droite ont très bien compris que nos socié­­­­­­­­­­­tés connaissent de profonds chan­­­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­­­ments : « ils mani­­­­­­­­­­­pulent les gens et profitent des oppo­­­­­­­­­­­si­­­­­­­­­­­tions iden­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­taires alors que les partis démo­­­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­­­tiques gardent une lecture dépas­­­­­­­­­­­sée de la situa­­­­­­­­­­­tion ». Ces derniers se situent encore en quelque sorte dans l’an­­­­­­­­­­­cien monde et leurs discours ne sont pas en phase avec les boule­­­­­­­­­­­ver­­­­­­­­­­­se­­­­­­­­­­­ments socié­­­­­­­­­­­taux que nous vivons actuel­­­­­­­­­­­le­­­­­­­­­­­ment.

On peut expliquer la perte de confiance dans les insti­­­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­­­tions par le senti­­­­­­­­­­­ment que les poli­­­­­­­­­­­tiques sont impuis­­­­­­­­­­­sants face aux milieux finan­­­­­­­­­­­ciers. « La moitié du commerce mondial passe par les para­­­­­­­­­­­dis fiscaux. Cette déré­­­­­­­­­­­gu­­­­­­­­­­­la­­­­­­­­­­­tion du marché agit comme un acide qui dissout la capa­­­­­­­­­­­cité d’agir de nos insti­­­­­­­­­­­tu­­­­­­­­­­­tions » explique le socio­­­­­­­­­­­logue.

Mais face à ces constats plutôt pessi­­­­­­­­­­­mistes, il ne faut jamais se rési­­­­­­­­­­­gner explique Benoit S. : « C’est le récit qui crée le réel, il faut dire ce à quoi nous aspi­­­­­­­­­­­rons et petit à petit le récit devien­­­­­­­­­­­dra réalité! Pour réduire les peurs, il faut commen­­­­­­­­­­­cer par mettre des mots sur ce que nous vivons, dire la réalité, parler de cette muta­­­­­­­­­­­tion socia­­­­­­­­­­­le… »

Et il ajoute : « Plutôt que de faire des discours, la solu­­­­­­­­­­­tion se trouve peut-être dans le vivre des choses ensemble, dans la mixité cultu­­­­­­­­­­­relle et sociale. C’est déjà visible dans les initia­­­­­­­­­­­tives locales qui fleu­­­­­­­­­­­rissent un peu partout aujourd’­­­­­­­­­­­hui. »

Pour en savoir plus sur ces échanges, rendez-vous en juin où un n° de la revue Contrastes sera consa­­­­­­­­­­­cré à cette enquête. En atten­­­­­­­­­­­dant, vous pouvez écou­­­­­­­­­­­ter le décryp­­­­­­­­­­­tage de Benoît Scheuer, socio­­­­­­­­­­­logue et direc­­­­­­­­­­­teur de Survey & Action (l’ins­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­tut qui a réalisé l’enquête) et télé­­­­­­­­­­­char­­­­­­­­­­­ger le PDF complet de l’enquête ici

  1. L’enquête « Noir, Jaune, Blues 2017 » a été menée par l’ins­­­­­­­­­­­ti­­­­­­­­­­­tut Survey&Action, en parte­­­­­­­­­­­na­­­­­­­­­­­riat avec Le Soir, la RTBF et la fonda­­­­­­­­­­­tion Ceci n’est pas une crise.

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