Webinaire « Comment payer la dette ? » Les véritables priorités ne sont pas budgétaires
Le 25 novembre, notre débat de Contrastes portait sur le coût de l’épidémie de Covid-19 pour nos économies. Organisé en ligne vu la situation sanitaire, il a rassemblé trois prestigieux.ses invité.e.s : Marie-Hélène Ska, Paul Jorion et Philippe Lamberts, pour deux heures d’échanges pleins de convictions et de visions ouvertes sur l’avenir.
Premier à prendre la parole, Paul Jorion se charge de nous rappeler la signification de quelques notions de base : la croissance, le Produit Intérieur Brut, la dette, l’origine historique du concept de « taux d’intérêt », le coefficient de GINI qui mesure les inégalités dans une société… Il insiste particulièrement sur des aspects souvent laissés sous silence, notamment le fait que le partage des bénéfices de la production ou de la vente avec les salariés est une condition indispensable à la possibilité même d’une vie économique. Sinon, qui pourrait acheter les biens et services produits ?
Marie-Hélène Ska, quant à elle, amène dans le débat le rôle fondamental de l´État, qui est le « garant d’une juste perception de l’impôt et de son affectation transparente à des finalités collectives et à des investissements ». Cela signifie des infrastructures et des services publics, mais aussi la gestion de tout ce que le marché ne sait pas régler. Par exemple, l’État de Droit, la Justice, l’enseignement… et même l’eau et l’énergie qui, insiste-t elle, ne devraient pas être considérées comme des biens marchands.
Complétant ce trio d’excellents panélistes, Philippe Lamberts a apporté un regard européen et international sur la question de la dette. Selon lui, les États vont continuer à s’endetter assez massivement pour quelques décennies.
Les règles ont été « suspendues » pour répondre à la crise du Covid, et ce n’est pas près de s’arrêter car il faut aussi répondre à la crise climatique d’une ampleur bien plus importante encore. Le député européen ajoute : « et alors ? Le gouvernement britannique, dans les années 40, ne s’est pas posé la question de son déficit budgétaire pour savoir s’il fallait lutter contre les Nazis… »
Après les trois exposés introductifs, des questions posées par les téléspectateurs ont été relayées aux intervenants. Leur convergence de vue ne les a pas empêchés de proposer des réponses percutantes et complémentaires. Ce débat a ainsi pu contribuer à montrer d’autres possibles que ce que les discours politiques dominants nous présentent comme inéluctable : la croissance, la discipline budgétaire, etc.
Fait appréciable avec les webinaires : ils restent en ligne, on peut donc les revoir en intégralité (sur le site des Équipes Populaires), ce qui contribue à augmenter la portée et la visibilité de ce débat de Contrastes de haute tenue, animé de main de maître par Françoise Caudron et Monique Van Dieren, avec Claudia Benedetto et Frédéric Soille à la technique en coulisse. Une franche réussite collective !
Vous pouvez visionner le débat par ici :