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75 ans des Équipes Popu­laires ça se fête !

Du lien Des droits Un avenir ! Notre tour­­­­­­­­­­­­­née à la rencontre des citoyennes

Les Équipes Popu­­­­­­­­­­­­­laires fêtent leurs 75 ans. 75 ans que nous rassem­­­­­­­­­­­­­blons les gens issus de divers hori­­­­­­­­­­­­­zons pour construire ensemble l’éga­­­­­­­­­­­­­lité et la justice sociale mais aussi la justice migra­­­­­­­­­­­­­toire et clima­­­­­­­­­­­­­tique. À cette occa­­­­­­­­­­­­­sion, nous nous sommes réuni.es le 19 novembre au théâtre de la Marlagne (Wépion, Namur) pour entendre ce que les citoyennes ont à dire sur trois thèmes qui nous paraissent essen­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­tiels : les liens, les droits et l’ave­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­nir.

Depuis quelques mois, nous sommes allés à la rencontre des gens pour recueillir leurs avis, senti­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ments, coups de gueule. Dans nos neuf régio­­­­­­­­­­­­­nales en Wallo­­­­­­­­­­­­­nie et à Bruxelles, sur le terrain, des tonnelles colo­­­­­­­­­­­­­rées ont été dres­­­­­­­­­­­­­sées sur des marchés, des places, dans des quar­­­­­­­­­­­­­tiers ou lors d’évé­­­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­­­ments publics. Ces tonnelles se voulaient un point de rencontre entre notre mouve­­­­­­­­­­­­­ment et les gens de passage, pour échan­­­­­­­­­­­­­ger sur l’ac­­­­­­­­­­­­­tua­­­­­­­­­­­­­lité, sur l’ave­­­­­­­­­­­­­nir ou sur leurs situa­­­­­­­­­­­­­tions de vie. De ces témoi­­­­­­­­­­­­­gnages, il ressort que plus que jamais, la société a besoin de retis­­­­­­­­­­­­­ser des liens sociaux et soli­­­­­­­­­­­­­daires. Les droits fonda­­­­­­­­­­­­­men­­­­­­­­­­­­­taux et les droits sociaux, sans cesse mena­­­­­­­­­­­­­cés dans nos démo­­­­­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­­­­­ties fragi­­­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­­­sées, sont à défendre. Quant à l’ave­­­­­­­­­­­­­nir, il est telle­­­­­­­­­­­­­ment incer­­­­­­­­­­­­­tain qu’il néces­­­­­­­­­­­­­site un enga­­­­­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­­­­­ment écolo­­­­­­­­­­­­­gique radi­­­­­­­­­­­­­cal arti­­­­­­­­­­­­­culé aux ques­­­­­­­­­­­­­tions sociales.

Le 19 novembre, nous avons partagé ensemble les diffé­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­rents témoi­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­gnages collec­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­tés lors de cette tour­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­née « Du lien, des droits, un avenir ! » Nous vous avons concocté de chouettes moments, théâ­­­­­­­­­­­­­traux et musi­­­­­­­­­­­­­caux, qui ont retracé le parcours des EP mais aussi et surtout qui ont abordé le présent. Ce que nous souhai­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­tions avant toute chose, c’était d’échan­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ger avec vous bien sûr, de parta­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ger mais aussi de faire la fête pour nos 75 ans d’exis­­­­­­­­­­­­­tence ; les moments de célé­­­­­­­­­­­­­bra­­­­­­­­­­­­­tion sont précieux dans la période que nous connais­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­sons.

Vous pouvez décou­­­­­vrir ci-dessous quelques témoi­­­­­­­­­­­­­gnages et messages impor­­­­­­­­­­­­­tants que vous nous avez livré.

Pour aller plus loin, consul­­­­­­­­­­­­­tez le numéro spécial de notre revue Contrastes consa­­­­­­­­­­­­­cré à notre anni­­­­­­­­­­­­­ver­­­­­­­­­­­­­saire.

DU LIEN…

« La suppres­­­­­­­­­­­­­sion des guichets de banque, de gare et autres vise à faire de nous des robots déshu­­­­­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­­­­­ni­­­­­­­­­­­­­sés. Or l’être humain est un animal social ! »

« Dans notre monde, il faut être atten­­­­­­­­­­­­­tif à l’as­­­­­­­­­­­­­pect inter­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­re­­­­­­­­­­­­­la­­­­­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­­­­­nel. Pour chan­­­­­­­­­­­­­ger le monde, je pense que les gens doivent d’abord se retrou­­­­­­­­­­­­­ver, se réunir, et du coup deve­­­­­­­­­­­­­nir plus fort et plus soli­­­­­­­­­­­­­daires ensemble. »

-> On a besoin de contacts humains ! Cri de cœur clamé haut et fort par de nombreuses personnes tout au long de la tour­­­­­­­­­­­­­née ! Car ils ont été et ils sont toujours mis à mal, nos liens ! Par la pandé­­­­­­­­­­­­­mie, par les réseaux sociaux, par la numé­­­­­­­­­­­­­ri­­­­­­­­­­­­­sa­­­­­­­­­­­­­tion de la majo­­­­­­­­­­­­­rité des services. Ces liens qui s’étiolent provoquent un senti­­­­­­­­­­­­­ment de soli­­­­­­­­­­­­­tude, un repli sur soi parfois, voire une peur de l’au­­­­­­­­­­­­­tre… Et pour contrer tout ça… On veut… du contact humain, des liens de proxi­­­­­­­­­­­­­mité entre nous, avec le voisi­­­­­­­­­­­­­nage, par des acti­­­­­­­­­­­­­vi­­­­­­­­­­­­­tés de quar­­­­­­­­­­­­­tier, des fêtes de voisins, des brocantes, des acti­­­­­­­­­­­­­vi­­­­­­­­­­­­­tés spor­­­­­­­­­­­­­tives, du jardi­­­­­­­­­­­­­nage partagé, des acti­­­­­­­­­­­­­vi­­­­­­­­­­­­­tés d’édu­­­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­­­tion perma­­­­­­­­­­­­­nente bien sûr … des liens, des connexions partout pour se parler, se rencon­­­­­­­­­­­­­trer, se racon­­­­­­­­­­­­­ter, pour échan­­­­­­­­­­­­­ger sur ce que nous vivons, sur nos diffi­­­­­­­­­­­­­cul­­­­­­­­­­­­­tés, pour parta­­­­­­­­­­­­­ger nos espoirs et nos déses­­­­­­­­­­­­­poirs, pour penser ensemble au monde de demain… On veut des groupes ! Réflé­­­­­­­­­­­­­chir et agir seul c’est bien. En groupe c’est beau­­­­­­­­­­­­­coup mieux !

DES DROITS…

« Depuis que j’ai reçu mon C4 j’es­­­­­­­­­­­­­saie de joindre mon syndi­­­­­­­­­­­­­cat mais je n’y arrive pas. J’ai envoyé mon C4 par mail et par cour­­­­­­­­­­­­­rier. Je l’ai aussi déposé au syndi­­­­­­­­­­­­­cat direc­­­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­­­ment et je n’ai eu aucune nouvelle. J’es­­­­­­­­­­­­­père que j’au­­­­­­­­­­­­­rai mes allo­­­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­­­tions à la fin du mois. »

« Etre indé­­­­­­­­­­­­­pen­­­­­­­­­­­­­dant, c’est vrai­­­­­­­­­­­­­ment très dur. On ne gagne pas assez, pas suffi­­­­­­­­­­­­­sam­­­­­­­­­­­­­ment mais on n’a pas d’aide. On se sent exclu du système. Je suis indé­­­­­­­­­­­­­pen­­­­­­­­­­­­­dant, je travaille 60h par semaine. Je suis sur un vélo avec un chalu­­­­­­­­­­­­­meau au cul. Si je m’ar­­­­­­­­­­­­­rête je crame. A 52 ans, j’as­­­­­­­­­­­­­pire juste à un peu de repos. Je n’ai plus d’éner­­­­­­­­­­­­­gie pour autre chose. »

« Parfois je vais cher­­­­­­­­­­­­­cher une info. Et je ne comprends pas ce qu’on me dit. Je reçois un papier, je ne comprends pas ce qui est écrit. Pour­­­­­­­­­­­­­tant j’ai quand même fait l’unif. Comment font les autres gens pour comprendre ? Il y a tout un langage admi­­­­­­­­­­­­­nis­­­­­­­­­­­­­tra­­­­­­­­­­­­­tif, infor­­­­­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­­­­­tique et même des conte­­­­­­­­­­­­­nus… Les mots ne sont plus les mêmes. »

-> Galé­­­­­­­­­­­­­rer dans les démarches admi­­­­­­­­­­­­­nis­­­­­­­­­­­­­tra­­­­­­­­­­­­­tives, faire face à des inco­­­­­­­­­­­­­hé­­­­­­­­­­­­­rences, ne pas être correc­­­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­­­ment informé des démarches à faire, être hors délais ou hors case, être victime d’une erreur admi­­­­­­­­­­­­­nis­­­­­­­­­­­­­tra­­­­­­­­­­­­­tive, ne pas obte­­­­­­­­­­­­­nir de réponse du service adéquat, ne pas réus­­­­­­­­­­­­­sir à joindre le service adéquat… toutes ces situa­­­­­­­­­­­­­tions entraînent des pertes de droits pour les personnes (exclu­­­­­­­­­­­­­sion du chômage, perte d’une allo­­­­­­­­­­­­­ca­­­­­­­­­­­­­tion, non accès au tarif social)…, ce qui signi­­­­­­­­­­­­­fie des pertes de reve­­­­­­­­­­­­­nus sèches, des pertes de temps et des pertes d’argent. Qui sont encore empi­­­­­­­­­­­­­rées si on a le malheur d’être sans papiers ou sans loge­­­­­­­­­­­­­ment. Avec comme consé­quences évidentes : des diffi­­­­­­­­­­­­­cul­­­­­­­­­­­­­tés accrues à s’ali­­­­­­­­­­­­­men­­­­­­­­­­­­­ter correc­­­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­­­ment, à se soigner, à se loger…

UN AVENIR !

« Je vois un avenir posi­­­­­­­­­­­­­tif. Des tech­­­­­­­­­­­­­no­­­­­­­­­­­­­lo­­­­­­­­­­­­­gies avancent, des choses changent. Les menta­­­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­­­tés des gens changent. Mais il y aura toujours des gens qui gâchent tout. Il faudra un peu plus de règles contrai­­­­­­­­­­­­­gnantes. Il faudra plus de règles, mêmes pas des règles, des manières de faire de base, comme le respect. »

« On ne peut pas conti­­­­­­­­­­­­­nuer à vivre comme on vit main­­­­­­­­­­­­­te­­­­­­­­­­­­­nant, unique­­­­­­­­­­­­­ment pour le profit, unique­­­­­­­­­­­­­ment pour l’argent. »

« L’idéal serait que tout le monde gagne la même chose, qu’il y ait moins de classes sociales, que les gens soient moins égoïstes par rapport à leurs affaires, par rapport à tout. »

-> Peur face au chan­­­­­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­­­­­ment clima­­­­­­­­­­­­­tique, aux catas­­­­­­­­­­­­­trophes à venir, inquié­­­­­­­­­­­­­tudes pour les enfants et les petits-enfants, crainte de ne plus pouvoir payer son loyer, son éner­­­­­­­­­­­­­gie, de perdre son auto­­­­­­­­­­­­­no­­­­­­­­­­­­­mie finan­­­­­­­­­­­­­cière, risque d’ex­­­­­­­­­­­­­plo­­­­­­­­­­­­­sion de la préca­­­­­­­­­­­­­rité, peur pour la démo­­­­­­­­­­­­­cra­­­­­­­­­­­­­tie, pour la paix… Face à toutes ces peurs, l’heure n’est pour­­­­­­­­­­­­­tant pas à l’an­­­­­­­­­­­­­goisse géné­­­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­­­li­­­­­­­­­­­­­sée ni au fata­­­­­­­­­­­­­lisme ou à la rési­­­­­­­­­­­­­gna­­­­­­­­­­­­­tion mais bien à l’en­­­­­­­­­­­­­ga­­­­­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­­­­­ment et à la recherche de sens. Face aux défis colos­­­­­­­­­­­­­saux qui nous occupent aujourd’­­­­­­­­­­­­­hui, un chan­­­­­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­­­­­ment de para­­­­­­­­­­­­­digme est gran­­­­­­­­­­­­­de­­­­­­­­­­­­­ment souhaité. La crois­­­­­­­­­­­­­sance écono­­­­­­­­­­­­­mique n’est plus, la crois­­­­­­­­­­­­­sance ne sera plus, la crois­­­­­­­­­­­­­sance ne doit sans doute plus être.

« Ça concerne l’hu­­­­­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­­­­­nité entière »

« Moi j’ai l’im­­­­­­­­­­­­­pres­­­­­­­­­­­­­sion qu’il y aura une sorte de sursaut écolo­­­­­­­­­­­­­gique, une sorte de décrois­­­­­­­­­­­­­sance. Du coup quelque chose où on revient à la nature, surtout si notre géné­­­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­­­tion est au pouvoir. Ou alors si rien n’est fait d’ici là et si on reste dans ce mode de vie (surcon­­­­­­­­­­­­­som­­­­­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­­­­­tion), alors ce sera pire. Il y aura peut-être plus d’épi­­­­­­­­­­­­­dé­­­­­­­­­­­­­mies, beau­­­­­­­­­­­­­coup plus de mani­­­­­­­­­­­­­fes­­­­­­­­­­­­­ta­­­­­­­­­­­­­tions parce que les gens en auront marre. Notre géné­­­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­­­tion est née là-dedans mais ne va pas se lais­­­­­­­­­­­­­ser mourir là-dedans. Je pense que si d’ici 2050 rien n’est fait, il y aura plus de tensions, de conflits que ce soit poli­­­­­­­­­­­­­tique, écono­­­­­­­­­­­­­mique ou écolo­­­­­­­­­­­­­gique. Tout est lié. Notre géné­­­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­­­tion est consciente qu’il faut chan­­­­­­­­­­­­­ger mais on n’a pas encore les moyens de le faire. Par exemple Greta Thun­­­­­­­­­­­­­berg a été moquée par des anciens. Je comprends que l’éco­­­­­­­­­­­­­lo­­­­­­­­­­­­­gie soit un combat géné­­­­­­­­­­­­­ra­­­­­­­­­­­­­tion­­­­­­­­­­­­­nel. Et que les gens (aînés) ne soient pas aptes à se poser toutes les bonnes ques­­­­­­­­­­­­­tions. Mais s’ils ont pu se poser la ques­­­­­­­­­­­­­tion des droits sociaux et se battre pour les défendre, c’est le même type de combat qu’il faut mener aujourd’­­­­­­­­­­­­­hui pour l’en­­­­­­­­­­­­­vi­­­­­­­­­­­­­ron­­­­­­­­­­­­­ne­­­­­­­­­­­­­ment. Et c’est même plus que ça car ça concerne l’hu­­­­­­­­­­­­­ma­­­­­­­­­­­­­nité entière […] »

« Si j’avais le pouvoir, ma première déci­­­­­­­­­­­­­sion serait un bête truc : mettre plus de végé­­­­­­­­­­­­­taux dans les villes. Ça chan­­­­­­­­­­­­­ge­­­­­­­­­­­­­rait un peu les choses, pour le climat, pour que les gens aient la nature plus proche d’eux, pour se recon­­­­­­­­­­­­­nec­­­­­­­­­­­­­ter, prendre conscience de l’im­­­­­­­­­­­­­por­­­­­­­­­­­­­tance de la nature. Ça peut rappe­­­­­­­­­­­­­ler qu’on n’est pas les seuls êtres vivants sur la planète, qu’il y a les plantes et les animaux qui étaient là avant nous et qui seront là après nous. »

Témoi­­­­­­­­­­­­­gnage d’une jeune femme de 24 ans récolté lors de notre tour­­­­­­­­­­­­­née Du Lien Des droits Un avenir !

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