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[REVUE] Dernière paru­tion : (ANTI)WOKISME Tenter de voir autre­ment

Un sujet inabor­­­­­dable

Guillaume Lohest, rédac­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­teur en chef

Ces vingt pages sont à prendre pour ce qu’elles sont : une tenta­­­­­tive. Nous avons voulu essayer d’en­­­­­trer dans le sujet autre­­­­­ment que par les deux grandes portes qui se présen­­­­­taient à nous, celle du pour et celle du contre. Mais quel sujet ? À peine cherche-t-on à le nommer qu’on est déjà sommé de faire un choix. Wokisme ou anti­­­­­wo­­­­­kisme ? Nous n’avons pas tran­­­­­ché, nous parlons des deux en même temps car ils appa­­­­­raissent toujours ensemble, comme une polé­­­­­mique binaire et cari­­­­­ca­­­­­tu­­­­­rale.

Il est sans doute impos­­­­­sible de parler de wokisme et d’an­­­­­ti­­­­­wo­­­­­kisme sans courir le risque d’être accusé de soute­­­­­nir un « camp ». Il suffira d’avoir utilisé tel mot plutôt que tel autre, d’une phrase de travers, d’une cita­­­­­tion maladroite, et feu ! les snipers déco­­­­­che­­­­­ront leur verdict impla­­­­­cable : « les Équipes Popu­­­­­laires sont ceci ! » ; « les Équipes Popu­­­­­laires sont cela ! ».

Loin de ces deux étiquettes remplies de contra­­­­­dic­­­­­tions et de simpli­­­­­fi­­­­­ca­­­­­tions, nous sommes juste un mouve­­­­­ment perméable aux tempêtes socié­­­­­tales, mili­­­­­tantes, média­­­­­tiques. Un mouve­­­­­ment qui cherche à comprendre et à jouer un rôle construc­­­­­tif vers davan­­­­­tage de démo­­­­­cra­­­­­tie, de justice sociale, d’éga­­­­­lité et de soli­­­­­da­­­­­rité.

Comprendre, d’abord. Les deux premiers articles de ce numéro essaient de décrire, avec sincé­­­­­rité et séré­­­­­nité, dans quels contextes les mots woke et wokisme sont appa­­­­­rus, quelles pratiques ou discours leur sont asso­­­­­ciés, pourquoi cela fait réagir.

Dans l’in­­­­­ter­­­­­view, Martin Deleixhe approche de manière serrée le phéno­­­­­mène de
l’an­­­­­ti­­­­­wo­­­­­kisme.

Les deux derniers articles cherchent à dépla­­­­­cer le regard pour voir autre chose que les deux « camps » qui font le plus de bruit. Ce qu’il y a entre les deux : un écart, un fossé dans lequel se trouvent un très grand nombre de personnes sans doute déso­­­­­rien­­­­­tées, éloi­­­­­gnées de ces débats. Ce qu’il y a en-dessous aussi. Pourquoi certaines luttes sont deve­­­­­nues plus radi­­­­­cales. Pourquoi certains discours radi­­­­­caux créent une déchi­­­­­rure si vive.

Nous ne sommes donc entrés par aucune des deux grandes portes. Nous avons observé depuis un lieu reculé. Nous avons poussé des petites portes de côté et la porte du bas, pour entrer fina­­­­­le­­­­­ment dans le sujet par en-dessous. Main­­­­­te­­­­­nant nous sommes dedans, parmi les mots et les gens (plus ou moins wokistes, plus ou moins anti­­­­­wo­­­­­kistes, plus ou moins ni l’un ni l’autre) et nous avons un rôle à jouer. Au niveau des fina­­­­­li­­­­­tés, notre choix est sans appel, nous voulons l’éga­­­­­lité et la justice sociale. Au niveau du chemin, notre enga­­­­­ge­­­­­ment est aussi clair : notre méthode à nous, c’est l’édu­­­­­ca­­­­­tion popu­­­­­laire, qui passe par les gens. Qu’il y ait débat, qu’il y ait conflit, pas de problème. Mais nous ne sacri­­­­­fie­­­­­rons jamais les personnes aux idées. Notre rôle reste à inven­­­­­ter. Vers l’éga­­­­lité et la justice sociale, mais avec tous ceux qui sont au milieu du fossé.

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