Retour sur notre rencontre citoyenne
Journée haute en couleur pour la rencontre citoyenne de ce 9 octobre à La Marlagne ! Cette journée était placée sous le signe des retrouvailles et de la convivialité après plus d’un an et demi de crise sanitaire. Elle faisait également suite à la rencontre citoyenne de 2019 où les questions de justice sociale, de justice climatique et de justice migratoire, les trois axes principaux de notre action, avaient été longuement débattues à partir des projets et expériences menées au sein des régionales des Equipes populaires.
Depuis 2019, il s’est passé par mal de choses ! Des choses qui nous ont bousculé.e.s, malmené.e.s. Une pandémie, des confinements successifs, des inondations meurtrières… mais aussi une grève de la faim des sans-papiers, des prix de l’énergie qui explosent… Nous avons donc commencé cette journée par nous plonger à chaud dans quelques moments d’actualité à travers quelques petites vidéos et articles de presse pour observer comment ceux-ci résonnaient en nous et comment ceux-ci venaient renforcer notre volonté de justice.
Ensuite par petits groupes, nous avons été invités à rédiger un slogan, une priorité absolue à mettre en avant. Puis nous avons choisi un slogan énoncé par un autre groupe pour le défendre et l’argumenter.
Quatre ateliers… très créatifs !
L’atelier chant a repris en chœur deux chants :
• Le Pieu (ou L’Estaca en Catalan), une chanson de résistance écrite par Lluis Llach en 1968 durant la dictature franquiste en Espagne. Le pieu symbolise le pouvoir dictatorial, qu’il faut faire tomber en tirant tous ensemble.
• Plus rien, une chanson engagée du groupe québécois Les Cowboys fringants, qui met en scène l’agonie du dernier humain de la terre après des destructions écologiques terribles.
L’atelier balade nature a permis aux participants de découvrir la beauté des bois de La Marlagne et de son étang. Quelques réflexions sur le thème du vivant ont été amenées sur base des apports de Baptiste Morizot, philosophe français qui a écrit le livre « Manières d’être vivant ». D’après lui, nous héritons d’une sorte de dédain tranquille pour le reste du vivant, plutôt obnubilé que nous sommes par les relations entre humains. Et il est fondamental de trouver des attitudes qui ont plus de justesse envers le vivant. Le temps d’une petite heure, les participants ont essayé de se reconnecter quelque peu au vivant, en se laissant guider les yeux bandés, en ouvrant tous leurs sens, en essayant d’identifier différentes espèces et en se posant des questions sur le moindre objet, la moindre espèce observée.
L’atelier création collective s’est préparé pour une prochaine manif en customisant des salopettes pour y faire passer des messages correspondant à nos revendications. Un « défilé-manif » a été improvisé dans le réfectoire de La Marlagne en clôture de l’atelier !
L’atelier théâtre : brise-glace, échauffements, occupation de l’espace et impros étaient les principaux exercices proposés. Avec en invité surprise : le paillasson qui a aidé les participants à faire sortir des émotions en paroles… mais aussi à utiliser leur imagination en le manipulant sur le mode : « Ceci n’est pas un paillasson ! ». En une bonne heure, tout le monde a pu monter sur scène et s’essayer au théâtre-action. Challenge réussi !
La parole a enfin été donnée aux militants qui ont exprimé une série de réalités concrètes en lien avec les points d’actualité et les slogans proposés. Car l’actualité, ce n’est pas que des articles de presse, cela se vit, cela se ressent, cela correspond à des réalités concrètes: une difficulté à remplir son frigo ou à payer ses factures d’énergie, un manque crucial de transports en commun dans les communes rurales, une difficulté à accéder à des services de proximité (poste, banque, commerces…) dans les villages… L’actualité se traduit aussi par des sentiments : une crainte de voir disparaître l’argent papier au profit du tout à l’électronique, la peur de l’impact des nouvelles technologies sur l’emploi, une inquiétude pour l’avenir de ses enfants… L’assemblée a également pointé des attentions fondamentales à avoir qui doivent être prioritaires dans tout choix politique comme le fait que : les plus pauvres ne peuvent pas être les laissés-pour-compte du changement climatique, les migrants ne peuvent pas être les victimes du racisme et du repli sur soi, la démocratie ne peut pas se limiter à un bulletin de vote dans une urne et les élus politiques doivent être plus à l’écoute des citoyens et des corps intermédiaires.
Après une matinée riche en expressions, l’après-midi fut organisé en 4 ateliers (voir encadré). Ambiance garantie dans ces ateliers où chacun.e a été reboosté.e pour la
dernière étape de la journée : Le café populaire ! Deux jeux ont été proposés: le dernier des équipiers et un blind test. Le tout dans une ambiance survoltée ! Les autres associations présentes ce jour-là ainsi que le personnel de la Marlagne se souviendront de notre présence ce 9 octobre !