Actualités

Quelle est la posi­tion du mouve­ment sur la situa­tion à Gaza et le conflit israélo-pales­ti­nien ?

Motion du MOC

Voici, en inté­­­­­gra­­­­­lité, le texte de cette motion, votée lors du Conseil Poli­­­­­tique du MOC le 12 décembre 2023. En tant qu’or­­­­­ga­­­­­ni­­­­­sa­­­­­tion consti­­­­­tu­­­­­tive du MOC, les Équipes Popu­­­­­laires se soli­­­­­da­­­­­risent tota­­­­­le­­­­­ment avec ce posi­­­­­tion­­­­­ne­­­­­ment.

Alors que la situa­­­­­tion à Gaza et dans les terri­­­­­toires occu­­­­­pés (Cisjor­­­­­da­­­­­nie et Jéru­­­­­sa­­­­­lem-Est) était déjà drama­­­­­tique depuis des années et parti­­­­­cu­­­­­liè­­­­­re­­­­­ment depuis l’ar­­­­­ri­­­­­vée au pouvoir du gouver­­­­­ne­­­­­ment de Neta­­­­­nya­­­­­hou en décembre 2022, les tragiques évène­­­­­ments du 7 octobre avec le massacre commis par le Hamas, puis la riposte tota­­­­­le­­­­­ment dispro­­­­­por­­­­­tion­­­­­née du gouver­­­­­ne­­­­­ment israé­­­­­lien, ont mis fin à tout espoir d’une réso­­­­­lu­­­­­tion paci­­­­­fique du conflit dans un avenir proche, et ce, alors que les Accords d’Oslo ont été signés il y a 30 ans déjà.

Face au drame qui se déroule sous nos yeux, la bous­­­­­sole de la Belgique et de l’Union euro­­­­­péenne doit plus que jamais rester le droit inter­­­­­­­­­na­­­­­tio­­­­­nal et la protec­­­­­tion de la vie, de la dignité et des droits humains. Dans ce contexte, nous tenons égale­­­­­ment à réaf­­­­­fir­­­­­mer et renfor­­­­­cer les orien­­­­­ta­­­­­tions poli­­­­­tiques posées par le MOC concer­­­­­nant la ques­­­­­tion pales­­­­­ti­­­­­nienne.

Depuis le 7 octobre, le MOC a soutenu les diffé­­­­­rentes mani­­­­­fes­­­­­ta­­­­­tions orga­­­­­ni­­­­­sées par l’ABP et le CNCD, en coor­­­­­di­­­­­na­­­­­tion avec un vaste panel d’or­­­­­ga­­­­­ni­­­­­sa­­­­­tions (y compris celles repré­­­­­sen­­­­­tant les Pales­­­­­ti­­­­­nien·­­­­­ne·s en Belgique), pour dénon­­­­­cer le massacre commis par le Hamas le 7 octobre mais aussi la réponse du gouver­­­­­ne­­­­­ment israé­­­­­lien et la guerre totale menée depuis dans la Bande de Gaza, détrui­­­­­sant hôpi­­­­­taux, écoles et autres infra­s­­­­truc­­­­­tures et tuant des popu­­­­­la­­­­­tions civiles, notam­­­­­ment des enfants, des personnes âgées ou des travailleur·eu­­­­­se·s huma­­­­­ni­­­­­taires et des jour­­­­­na­­­­­listes.

Dans la plupart des conflits et des guerres, les violences faites aux femmes et les viols en parti­­­­­cu­­­­­lier sont des armes de guerre recon­­­­­nues et ce conflit ne fait pas excep­­­­­tion. Nous dénonçons évidem­­­­­ment toutes les violences visant spéci­­­­­fique­­­­­ment les femmes, qu’elles soient pales­­­­­ti­­­­­niennes ou israé­­­­­liennes. Nous appe­­­­­lons à un cessez-le-feu complet, immé­­­­­diat et durable, à la libé­­­­­ra­­­­­tion de tous les otages, à la protec­­­­­tion de toutes les popu­­­­­la­­­­­tions civiles et à l’aide inter­­­­­­­­­na­­­­­tio­­­­­nale pour la popu­­­­­la­­­­­tion gazaouie actuel­­­­­le­­­­­ment en urgence huma­­­­­ni­­­­­taire abso­­­­­lue.

Nous réité­­­­­rons de manière forte notre soli­­­­­da­­­­­rité et notre soutien à la société civile pales­­­­­ti­­­­­nienne qui, malgré des années de conflit et d’at­­­­­taques, conti­­­­­nue inlas­­­­­sa­­­­­ble­­­­­ment de lutter pour une vie digne et le droit à vivre en paix sur ses terres. Le renfor­­­­­ce­­­­­ment de cette société civile passe égale­­­­­ment par la libé­­­­­ra­­­­­tion des mili­­­­­tants et mili­­­­­tantes poli­­­­­tiques arrê­­­­­té·e·s et enfer­­­­­mé·e·s en raison de leur enga­­­­­ge­­­­­ment (notam­­­­­ment celles et ceux qui pour­­­­­raient contri­­­­­buer à une solu­­­­­tion négo­­­­­ciée, comme Marwan Barghouti), mais aussi de tous les enfants et jeunes empri­­­­­son­­­­­né·e·s sous le régime de la déten­­­­­tion préven­­­­­tive.

En lien avec nos reven­­­­­di­­­­­ca­­­­­tions précé­­­­­dentes, nous dénonçons avec vigueur les exac­­­­­tions commises au quoti­­­­­dien en Cisjor­­­­­da­­­­­nie et à Jéru­­­­­sa­­­­­lem-Est par les colons israé­­­­­liens, qui acca­­­­­parent terres et ressources pales­­­­­ti­­­­­niennes (l’eau en parti­­­­­cu­­­­­lier). La fin de la colo­­­­­ni­­­­­sa­­­­­tion et de la situa­­­­­tion d’apar­­­­­theid impo­­­­­sée aux Pales­­­­­ti­­­­­nien·­­­­­ne·s et la recon­­­­­nais­­­­­sance de l’État pales­­­­­ti­­­­­nien au niveau inter­­­­­­­­­na­­­­­tio­­­­­nal par la Belgique et toutes les insti­­­­­tu­­­­­tions concer­­­­­nées (notam­­­­­ment l’ONU) sont des condi­­­­­tions sine qua non à une paix durable et juste dans la région.

L’ar­­­­­rêt de tout commerce avec les colo­­­­­nies illé­­­­­ga­­­­­le­­­­­ment établies en terri­­­­­toires pales­­­­­ti­­­­­niens occu­­­­­pés et le retrait des entre­­­­­prises belges de celles-ci sont néces­­­­­saires, ainsi que le renfor­­­­­ce­­­­­ment de la poli­­­­­tique de diffé­­­­­ren­­­­­cia­­­­­tion1 mise en place par le gouver­­­­­ne­­­­­ment belge. Nous soute­­­­­nons égale­­­­­ment le boycott des produits issus de ces colo­­­­­nies ainsi que l’em­­­­­bargo mili­­­­­taire concer­­­­­nant la vente d’armes à l’État israé­­­­­lien.

Critiquer les poli­­­­­tiques et actions de l’État d’Is­­­­­raël ou de son gouver­­­­­ne­­­­­ment actuel ne peut être assi­­­­­milé à de l’an­­­­­ti­­­­­sé­­­­­mi­­­­­tisme. Nous dénonçons clai­­­­­re­­­­­ment tout acte ou propos anti­­­­­sé­­­­­mite qui serait commis sous prétexte de défendre les droits du peuple pales­­­­­ti­­­­­nien mais aussi toute instru­­­­­men­­­­­ta­­­­­li­­­­­sa­­­­­tion de l’an­­­­­ti­­­­­sé­­­­­mi­­­­­tisme et tout propos ou acte raciste isla­­­­­mo­­­­­phobe ou anti-arabe.

Le MOC et ses orga­­­­­ni­­­­­sa­­­­­tions réitèrent égale­­­­­ment leur soutien à la défense des droits de tou·­­­­­te·s les Pales­­­­­ti­­­­­nien·­­­­­ne·s, à l’As­­­­­so­­­­­cia­­­­­tion Belgo-Pales­­­­­ti­­­­­nienne et entend soute­­­­­nir les diffé­­­­­rentes actions et campagnes que l’ABP orga­­­­­ni­­­­­sera tout comme nous enten­­­­­dons renfor­­­­­cer nos contacts avec les orga­­­­­ni­­­­­sa­­­­­tions juives progres­­­­­sistes ici et là-bas. Ces parte­­­­­na­­­­­riats sont en effet indis­­­­­pen­­­­­sables si nous voulons renfor­­­­­cer notre posi­­­­­tion et lutter pour une réso­­­­­lu­­­­­tion du conflit là-bas tout en luttant contre toute forme d’an­­­­­ti­­­­­sé­­­­­mi­­­­­tisme ou de racisme ici. Par ailleurs, nous verrons égale­­­­­ment avec notre ONG WSM comment renfor­­­­­cer notre action inter­­­­­­­­­na­­­­­tio­­­­­nale sur ce sujet.

Enfin, il est urgent que la Belgique accorde, dès main­­­­­te­­­­­nant, un statut de réfu­­­­­gié aux Pales­­­­­ti­­­­­nien·­­­­­ne·s dans l’es­­­­­prit de la conven­­­­­tion de Genève. Le MOC condamne avec la plus grande fermeté les demandes de l’Of­­­­­fice des Étran­­­­­gers de reti­­­­­rer la natio­­­­­na­­­­­lité belge à certains enfants nés en Belgique de parents pales­­­­­ti­­­­­niens2 et appelle les communes concer­­­­­nées à ne pas appliquer cette mesure scan­­­­­da­­­­­leuse.

Le MOC et ses orga­­­­­ni­­­­­sa­­­­­tions s’en­­­­­gagent à mettre tout en œuvre dans les prochains mois pour que la ques­­­­­tion pales­­­­­ti­­­­­nienne et nos reven­­­­­di­­­­­ca­­­­­tions soient portées dans les débats poli­­­­­tiques orga­­­­­ni­­­­­sés en vue des prochaines élec­­­­­tions.


1. Le terme de diffé­­­­­ren­­­­­cia­­­­­tion quali­­­­­fie les mesures prises par les États qui visent à exclure les enti­­­­­tés et les acti­­­­­vi­­­­­tés liées aux colo­­­­­nies israé­­­­­liennes de leurs rela­­­­­tions bila­­­­­té­­­­­rales avec Israël.
2. www.lecho.be/dossier/migrants/des-communes-multi­­­­­plient-les-retraits-de-natio­­­­­na­­­­­lite-belge-d-enfants-nes-de-parents-pales­­­­­ti­­­­­niens/10511075.html

Autres actualités

Voir toutes les actualités