Le temps de la résistance
Ces dernières semaines, nous avons pu découvrir notre nouveau gouvernement fédéral ainsi que le programme qui nous attend pour les cinq prochaines années. Inédite, la coalition qui s’est créée non sans mal porte le nom « d’Arizona », un nom évocateur puisque les mesures annoncées prévoient des conditions de vie arides et une sécheresse des rapports humains.
Nos craintes premières vont évidemment vers les allocataires sociaux, les malades et chômeurs de longue durée, mais aussi vers les personnes venues demander l’asile dans notre pays. Plus globalement, nous sommes atterrés par le virage à droite toute que prend le monde politique, l’extrême droitisation du paysage européen. Sans oublier les dernières élections américaines qui amènent déjà leur lot de décisions inhumaines et belliqueuses.
Sur papier, on ne va pas se mentir, on se dit qu’il va être compliqué de faire résonner nos revendications et de les transformer en actes sous ce gouvernement. Mais aucun gouvernement n’est éternel, et il ne faut pas oublier qu’aux Équipes Populaires, si nous avons les pieds dans les réalités et l’urgence du quotidien, nous portons aussi des revendications sur un temps long. Et les victoires existent : depuis des années, nous avons œuvré avec d’autres associations bruxelloises pour la mise en place d’une « Commission Paritaire Locative », dans le but de freiner la hausse spéculative des loyers à Bruxelles. Cette commission, composée de représentants des locataires et des propriétaires, est enfin née fin 2024. Son rôle est de se prononcer sur des loyers dénoncés comme trop chers sur demande des locataires. En janvier, un premier loyer de 1250€ par mois a officiellement été jugé « abusif » par la commission : la grille indicative fixant le montant de référence du bien en question à 850€, la CPL a tranché pour 1050€. Petite victoire donc, mais victoire quand même ! La prochaine étape du combat, ce sera de rendre ces avis contraignants.
Il me semble parfois répéter beaucoup la même chose ces derniers temps : c’est dans la mobilisation et le collectif que nous par- viendrons à créer des solidarités robustes, porteuses de joies individuelles et collectives avec comme ligne de mire des alterna- tives qui font sens et qui sont rassembleuses. Pour finir, je voulais reprendre la définition de ce qu’est un mouvement social : Les mouvements sociaux sont des actions conjointes de citoyens, de groupes et de communautés liés par des objectifs communs et qui s’organisent pour agir et surmonter leur condition, aborder ensemble les problèmes sociaux ou résister à la domination.
Alors, ensemble, continuons de résister !
Charlotte Renouprez, présidente