Comment trier ?
Être bien informé et se forger une opinion dans un monde inondé de fake news, est-ce possible quand les réseaux sociaux saturent leurs abonnés de messages biaisés, tronqués, calomnieux, voire fabriqués de toute pièce ?
« Fake News », l’expression s’est répandue à l’occasion de l’élection contestée par Donald Trump en 2016. Car, si Trump retrouve la présidence le 20 janvier 2025, c’est grâce à l’appui de son ami Elon Musk et à une avalanche de fake news qui ont découragé des millions d’électeurs démocrates d’aller voter. Rappelons-nous que la première élection de Trump en 2016 – tout comme le Brexit – faisait déjà suite à une campagne de fake news répandues massivement par Cambridge Analytica.
La propagande a certes toujours existé (et la presse traditionnelle a aussi ses « couleur ») mais son ampleur est nouvelle, de même que son virage vers le complotisme en nous faisant croire que nous sommes délibérément tenu à l’écart de la vérité.
Nous pouvons alors chercher cette vérité en consultant les réseaux sociaux sans deviner que nous risquons de tomber dans le piège de leurs algorithmes et de rejoindre une communauté qui va se forger SA vérité.
Tandis que les médias traditionnels relatent des faits et que les journalistes sérieux doivent recouper les sources pour vérifier l’information avant de la diffuser, les réseaux sociaux jouent sur l’émotionnel et sur la rapidité. De même qu’ils flattent le système de récompense, ils encouragent le biais de confirmation de façon évidente.
Alors ? Comment nous protéger des intoxications médiatiques, comment décrypter les intentions des réseaux qui se prétendent « sociaux », comment résister à cette lame de fond ? Car « décoder » ne suffit pas, il s’agit surtout de comprendre. Certes, le fait de recouper les informations reçues et de prendre le temps de les « digérer » aide à se rapprocher de la réalité mais quelle énergie et quelle vigilance cela suppose-t-il !
Bref, la question est de plus en plus « Comment garder l’esprit critique tout en restant bienveillants, ouverts aux débats et démocrates, dans un monde de plus en plus clivés ? »