Equipons-Nous ! Janvier 2018
Où vont nos jeunes ?
Fééries lumineuses, ambiance de fête, odeurs qui annoncent le festin …
Je reviens de Namur, illuminée, parée de ses beaux autours, les rues sont parcourues de la foule, celle qui regagne la douceur de la soirée chez soi, celle qui déambule toujours à la recherche du cadeau qui plaira (ou pas, c’est selon, mais on revendra peut-être).
Au pied d’un snack d’où sort une agréable senteur, un sans-abri dans une couverture … Je m’arrête, je sors une pièce, je lui adresse la parole, je m’inquiète de son sort : il me « rassure », il a une place pour dormir …
J’arrive à la gare et je m’installe pour déguster le bon sandwich offert aux participants du Bureau communautaire … Je commence à manger lorsqu’une jeune dame vient s’asseoir près de moi : elle tremble (de froid ? De faim ? De peur ? … Devinez). Impossible de manger et je m’empresse de lui payer un petit en-cas au « Panos » encore ouvert … Elle me sourit un peu, et m’avoue n’avoir que 20 ans et être à la rue …
Et puis, on parle quelques instants et j’ai vraiment du mal à avaler ce qui me reste (et pourtant, c’est bon …) Elle fait partie de ces très nombreux jeunes qui sont répertoriés dans une catégorie qui se fait décidemment importante ! (Georges vous en parle dans ce bulletin !)
Dans le train, je revois mes enfants à l’âge de cette personne … mes yeux s’embuent de larmes … Je ne peux hélas que penser à elle (et aux autres) et je n’arrive même plus à prier … n’y a-t-il plus que la désespérance pour ces jeunes ?
En rentrant, la télévision m’abreuve de pubs de circonstance : je ne digère pas mon repas … J’ai mal et ma souffrance est décuplée par ces images « nauséabondes » véhiculées par notre société d’abondance …
En cette année que nous allons devoir aborder avec engagement, car il ne faut pas se résigner, je vous souhaite que vous puisiez au fond de votre conscience les ressources pour rester debout et clamer notre indignation. Bonne année à toutes et tous !
Bernard
Jumet : A Jumet aussi, le jeu Aléas a fait des siennes. Il fut bien accueilli par les membres de l’équipe qui ont passé un bon moment ludique sans faire l’impasse sur les questions de fond.
Braijocepoc : Les groupes Braijocepoc ont poursuivi leu travail de front sur leurs différents ateliers contes qui progressent doucement mais sûrement …
Momignies : Les équipiers de Momignies se sont prêtés de bonne grâce au test du jeu Aléas. Fous rires, coups de chance ou de malchance … Pas le temps de s’ennuyer !
Solidaroctiau : Le groupe a organisé une soirée d’information sur le « Crowdfunding » au café restaurant Notre Maison ce mercredi 13 décembre, en partenariat avec le CIEP-MOC. Une petite vingtaine de personnes était présente, le système de Crownfunding International est intéressant mais pose questions … Les personnes présentes en ont posée de nombreuses et très pertinentes … On évaluera la soirée en janvier … Nous envisageons d’organiser une deuxième soirée sur un sujet plus large, celui des financements alternatifs … A suivre donc !
Gozée : Le groupe de Gozée s’est penché en décembre sur la permaculture au travers d’une animation menée par Jenny : faire son jardin de manière écologique et sans effort ? C’est possible !
Jeunes en avant …
Parler des jeunes dans notre monde, c’est trop souvent leurs trouver des défauts. Les plus vieux diront : « ce n’était pas comme cela de notre temps ». Les situations n’étaient pas les mêmes non plus …
Il fallait manger et pour cela : au boulot ! Même les gosses, les femmes descendaient dans les mines. Aujourd’hui, dans certains pays, les petits enfants sont soldats. Pour la famille vivre, on les vend, on les exploite.
Chez nous, il nous faut nous former. Papa disait « va à l’école pour apprendre un bon métier, pour ne pas faire comme moi ! » C’était l’aspiration des parents, s’élever dans la hiérarchie sociale. Sait-on tenir ce même discours aujourd’hui ? La question mérite que l’on se la pose !
D’intérims en sous-statuts, de plans Rosetta à emplois jeunes, etc. Où cela les a-t-il conduits ? Certains ont réussi avec des aides des parents et la société a financé. Stage d’attente, plan formation, la nouvelle donne pour réussir ?
Galvauder les formations, supprimer les aides, les rendre actifs dans la recherche d’emploi. Est-ce comme cela que l’on va communiquer avec nos jeunes, nos enfants ? Pourquoi sont-ils dans la rue aujourd’hui ? Pourquoi aiment-ils communiquer entre eux ? Pourquoi la rupture avec la famille ? Pourquoi cette violence ? Pourquoi baissent-ils les bras ? Quelles réponses leurs apporte-t-on à cette difficulté de vivre dans la société de consommation ?
Nos dirigeants ne doivent-ils pas leurs donner des perspectives d’avenir ? Et non la carotte pour éviter la punition !
C’est un très vaste débat : satisfaction de l’emploi, dans le revenu, dans la vie en société, dans la solidarité et l’amitié.
Notre monde cherchant de nouvelles aventures humaines n’est-il pas en panne ? L’évolution de la société permet-elle aux femmes et aux hommes de s’épanouir ?
Un article paru dans « Démocratie » de nov. a de quoi nous interpeller.
Amitiés,
Georges
Bonne année 2018 …
Ne doit-elle pas commencer par des questions aux hommes politiques ? La démocratie est-elle en danger ? Quel avenir pour les mouvements sociaux et d’éducation permanente ? Et que fait-on de leurs idées ? Leurs donne-t-on la parole et qu’en fait-on ?
L’autre jour, j’entendais un écrivain ayant reçu une consécration. « Non ! La démocratie n’est pas en danger car beaucoup de mouvements de réflexion et d’action sont sur la place publique. » J’étais heureux de l’entendre mais mes questionnements du début restent bien présents. Jugez-en.
Que dire alors des informations entendues ce 9 décembre 2017 à propos de la fiscalité ? Le Premier Ministre de nous dire « il nous faut avancer », malgré les avis négatifs émis par la Cour des comptes ou par les mouvements de résistance : on doit passer. Nous avons été élus pour cela, et tant pis si le trou budgétaire s’agrandit. L’opposition dira « il passe en force ». Peut-on supposer que tous les élus de ces partis de la majorité sont sur la même longueur d’onde ? Que penser aussi des décisions prises par l’Europe en ce qui concerne le « glyphosate » ? Dangereux ou pas ? Les débats d’après la décision nous laissent sans voix. On ne sait pas, pauvres jardiniers, que faire ? Qui doit décider ?
Un autre débat sera aussi celui du détricotage de la sécu et de la solidarité. Comment demain répartir la richesse produite, comment garantir l’accès aux biens et aux services, ainsi qu’à la formation ? Comment demain réduire le temps de travail ? Hier, on disait « créer de l’emploi ». Et aujourd’hui, avec l’avancement du « toujours plus vite », on dit « pour améliorer sa qualité de vie et la vie dans la société ».
Un économiste suisse au 19e siècle disait : « il n’est pas avantageux de remplacer un homme par une machine, si on peut lui trouver un travail ailleurs. Mieux vaut une population de citoyens que de machines à vapeur ». Que pourrait-on dire aujourd’hui ? La robotisation à outrance ne favorise-t-elle pas la croissance des déséquilibres et des inégalités ? Où est le juste milieu ?
Bonne année à vous toutes et tous. Qu’elle soit pour vous, votre famille et vos groupes source de joie, de bonheur et d’espérance.
Georges
Les jeunes et la crise …
En Belgique, 13,1% des 20–34 ans sont considérés comme « Neets ». Ce mot désigne ces jeunes qui ne travaillent pas, ne font pas d’études et ne suivent pas de formation (formelle ou informelle).
Ce mot est utilisé internationalement et témoigne de l’étendue de la problématique. A l’heure des grands chambardements dans le monde du travail, l’augmentation de la précarité est une réalité qui frappe l’ensemble de l’Europe. Le monde du travail souffre de précarisation accrue, avec une proportion de plus en plus grande de travailleurs engagés à temps partiel, des contrats temporaires et occasionnels. Le travailleur est payé pour les heures prestées. Robert Castel dans « Les métamorphoses de la question sociale » (publié en 1995) propose une distinction en trois fonctions :
- Travailleur intégré : inséré de manière stable et durable dans l’emploi et les réseaux de relation sociale.
- Travailleur vulnérable : placé en situation d’insécurité voire de précarité permanente face à l’emploi, qui va et vient sur le marché du travail.
- Travailleur désaffilié : éloigné de réseaux de relation sociale, distancé très significativement voire irrémédiablement de l’emploi.
Robert Castel nous dit aujourd’hui que 20 ans plus tard, la situation a empiré. Que les jeunes sont les plus susceptibles de remplir cette 3e catégorie. Le constat est sans appel depuis la crise financière et économique.
En Europe, la situation des « Neets » a augmenté passant de 16,5% en 2008 à 18,5% les années suivantes. Que dire sur le plan social ? Les jeunes vivent une série de difficultés les rendant plus fragiles et qui laisse présager qu’une partie d’entre eux est « une génération perdue, sans repères ni projets de vie communs ». Est-ce cela qui amène les dérives ? Comment l’éducation va-t-elle réagir ? Comment le monde du travail se positionne-t-il ? Va-t-on continuer la chasse aux sans emplois en manque de revenus pour vivre et se former ?
Des constats aussi : être porteur d’un handicap, être issu de l’immigration, habiter une région reculée, provenir d’une famille avec de faibles revenus, avoir des parents qui ont connu le chômage ou une faille niveau éducation, qui ont divorcé … Epoustouflant, ne trouvez-vous pas !
Le remède proposé par l’Europe, c’est de veiller à ce que tous les jeunes âgés de moins de 25 ans puissent bénéficier d’une offre d’emploi de qualité, d’une formation continue, d’un apprentissage ou d’un stage dans les 4 mois qui suivent leur perte d’emploi ou la fin de leurs études.
Il ne faudrait pas que les politiques se servent de notions de chômeurs et de « Neets » pour se masquer la face de la dure réalité de la jeunesse d’aujourd’hui face au travail et à l’évolution technologique. Comment trouver de l’emploi pour tous ? Comment être reconnu dans les relations sociales ? Comment vivre une aventure épanouissante ? Comment tisser le lien avec l’ancien et la modernité ? Comment être soi-même devant tous les chambardements ?
La réalité n’est pas toujours aussi simple que les politiques libérales et autres ne veuillent nous le faire croire !
Article tiré du journal « Démocratie » de nov. 2017.
Les « Neets » vous remercient d’avoir lu ce petit article.
Amitiés,
Georges
Du Kasaï jusqu’en Ituri … miroir de notre société, miroir de notre futur …
Bonjour, je m’appelle Willy (68 ans) et je viens d’effectuer un périple de 20 jours en République Démocratique du Congo (RDC) en compagnie de Pierre-Joseph (78 ans) et d’un prêtre congolais, l’Abbé Pascal (+-50 ans).
Je me propose de vous donner non pas une description détaillée de notre voyage, mais de ce que nous avons ressenti dans nos tripes.
La RDC est un immense pays et à la forme d’une tête de Pinocchio. Le nez long comme la Belgique, c’est Kinshasa sa capitale et l’embouchure du Fleuve Congo dans l’Océan Atlantique. La tête, grosse comme 80 fois la Belgique. Nous avons été au centre de cette tête dans le nord Kasaï et puis nous sommes remontés dans le haut du crâne, dans la province de l’est, en Ituri.
Dans le nord Kasaï, nous avons été visiter une Asbl locale initiée par l’Abbé Pascal à l’Omela. Cette Asbl, Adilo, initiales d’Aide au Développement Intégral à Lomela et ses environs. Grands comme le territoire de la Wallonie. En Ituri, nous avons rencontré l’Abbé Silvano, plus de 40 ans en RDC, qui s’occupe actuellement des pygmés et des populations locales aux alentours de Ndjue, un village en pleine forêt à plus ou moins 60 km de Mambassa, ville la plus proche.
L’Abbé Silvano reconstruit écoles, internats, ateliers, hôpitaux, champs de culture … avec la main d’œuvre locale qu’il forme et … avec ses amis, sa famille, sa congrégation.
Ce que nous avons vu, en RDC, dépasse l’entendement et par conséquent, est difficile à transmettre. Tout ce que l’on pourrait dire pourra prêter à confusion ou interprétation. Avec nos mots et notre sensibilité, nous ne pouvons qu’ébaucher la réalité des choses.
En RDC, des enfants, des femmes et des hommes dorment à même le sol dans des huttes non étanches. Ce ne sont pas des marginalisés mais des dizaines de centaines de milliers de personnes qui vivent ainsi quotidiennement, isolées, sans soins immédiats et où les rares écoles ou dispensaires sont laissés à l’initiative locale.
Pas étonnant que beaucoup d’enfants meurent d’une simple piqûre, d’un verre d’eau ou tout simplement à la naissance. Et cependant, indistinctement, tous répondaient chaleureusement à nos signes amicaux, les plus animés étaient les enfants dont les cris se répercutaient de village en village, tel un tam-tam qui suivait notre lente progression de notre 4×4 sur la Nationale 7. Un sentier complètement défoncé par le ravinement des eaux et qui isole totalement ces populations qui s’étendent de Lodja (nod Kasaï) à Kinsangani (3e ville du pays) soit sur plus de 500 km.
Nous avons parcouru cette distance en 4 jours pleins, dormi dans des huttes ou maisons paroissiales ou encore ce merveilleux prêtre bavarois (35 ans de présence en RDC) qui a sauvé de la destruction un territoire de 40.000 km2 au nez et à la barbe des grumiers (mais qui le sait ?).
Nous traversions les rivières en « bac » car plus ou pas de pont, les cours d’eau en équilibre sur deux poutres ou aidés de la population locale pour nous désembourber. Sur tout le parcours, nous n’avons rencontré qu’un seul véhicule sur plus de 400 km lui-même prisonnier de la boue alors que la saison des pluies n’avait pas encore commencé.
Que peut-on faire face à cette fracture de l’humanité ? Des êtres comme l’Abbé Silvano ou Joseph sont d’un autre âge, mais des prêtres commencent à prendre la relève, c’est positif.
Ce que nous avons pu remarquer, c’est la débrouillardise, la vitalité de ces populations et bien sûr la luxuriance de la nature. L’Afrique ne laisse personne indifférent à qui foule son sol et … son sous-sol. Ne dit-on pas que la RDC est une bijouterie à ciel ouvert ?
Alors, allons-nous aussi tomber dans ce mensonge et ce pillage éhontés ?
Restons éveillés, pensons souvent et très fort à eux et gardons espérance d’un monde meilleur qui vit plus de vérité et alors … le nez de Pinocchio deviendra à taille humaine.
Willy
Un Congrès ? Encore ?!
Le samedi 14 octobre a eu lieu un Congrès qui nous a réunit dans notre région, sur le site de Monceau-Fontaines. L’ordre du jour était chargé puisque nous avons procédé à l’élection du Bureau communautaire, de la Présidence et du Secrétariat général. Mais nous avons également adopté une nouvelle note d’orientations de notre mouvement. Nous devions également adopter de nouveaux statuts mais nous n’avons pas eu le temps d’aller jusqu’au bout des débats et voter sur tous les amendements proposés …
C’est pour cette raison que nous devons continuer le travail entamé le samedi 27 janvier prochain.
Il est important que le débat puisse continuer et notre régionale doit être représentée par minimum 10 militants pour que nous puissions avoir les 12 voix auxquelles nous avons droit…
Pour préparer ce deuxième Congrès, nous organisons le jeudi 18 janvier une Equipe régionale élargie dans nos bureaux à 9h30.
Bienvenue à tous ceux qui sont intéressés par cet excellent exercice de démocratie !
Afin d’organiser au mieux cette réunion, merci de vous inscrire au secrétariat pour le mercredi 17 janvier au plus tard.
Isabelle
AGENDA :
MARDI 16 JANVIER : 19h00 : Groupe local de Baulet – 19h30 : Groupe de Beaumont
JEUDI 18 JANVIER : 9h30 : Equipe régionale élargie à Charleroi
MARDI 23 JANVIER : 14h : Groupe de Momignies
MERCREDI 24 JANVIER : 8h30 : Journée d’étude du MOC à Charleroi
VENDREDI 26 JANVIER : 18h00 : Vœux du MOC
SAMEDI 27 JANVIER : 9h00 : Congrès EP à La Marlagne
LUNDI 29 JANVIER : 19h : Table d’Autres à Charleroi
LUNDI 5 FEVRIER : 19h30 : Groupe local de Leernes
MERCREDI 7 FEVRIER : 14h : Groupe local de Jumet