Equipons-Nous ! Octobre 2018
Edito : la règle d’or
A ne pas confondre avec celle dictée par l’EUROGROUP qui astreint les états à un déficit budgétaire de 3%…
C’est en lisant le dernier essai de Jean-Marie Pelt (1933–2015) « Les voies du bonheur » que j’ai appris que la Règle d’Or a été promulguée par la philoso-phie et qui se résume en une phrase : « Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’ils te fassent. »
Ce qu’ignoraient les Grecs, c’est que cette phrase est présente dans les textes sacrés de toutes les religions du monde !
L’auteur scientifique et écologiste René Dubos remarque dans son essai « Choisir d’être humain » que cette règle est la pierre angulaire sur laquelle se construit la morale universelle.
Il est urgent de se réapproprier cette règle en élargissant le concept des « autres » à tous les êtres vivants de la nature. Cette convergence est riche de promesses en vue d’assurer l’avenir de l’homme « renaturé » et l’avenir de cette nature « réhumanisée » à laquelle aspire Jean-Marie Pelt.
Une morale pour notre temps qui devrait s’élargir au-delà des limites étroites du matérialisme et du scientisme étouffant.
Nous sommes plongés dans une espèce de bouillon de culture où se mêlent des considérations qui ne relèvent plus que de l’analyse scientifique ou qui sont dictées par les nouveaux philosophes très médiatisés tels ONFRAY qui prédisent un avenir très sombre aux « imbéciles qui osent prétendre que la vie se prolonge après la mort. »
Si on se réfère à ces discours matérialistes, on peut imaginer que l’homme n’aurait qu’une brève existence qui se doit à l’utilitarisme. Suivez le guide : dès que nous sommes ou devenons « inutiles » économiquement, on pourrait envisager des scénarios d’élimination…
Posez-vous la question : pourquoi s’active-t-on à discuter de l’éthique de l’élimination de toute vie gênante dès qu’il s’agit des phases les plus vulnérables de l’existence : celles de la vie intra-utérine et celles de la fin de vie?
Osons avouer que la perspective d’une naissance d’un petit être trisomique ou la lourdeur de l’accompagnement d’une personne dépendante (que ce soit physique ou intellectuel) revêt un caractère gênant pour la société productiviste dont nous faisons partie.
C’est ici que l’on mesure toute la difficulté à faire converger les modestes pensées et à respecter cette fameuse « règle d’or ».
A méditer…
Bernard
Echo des groupes
Braijocepoc : Du côté des groupes Braijocepoc, toujours en partenariat avec les JOC, les deux ateliers d’écriture collective suivent leur cours avec une belle énergie.
Leernes : à Leernes également les équipiers se sont penchés sur cette thématique sur base d’une présentation de notre cher Président, Bernard Buset.
Beaumont : le groupe de Beaumont a entamé une réflexion de plusieurs mois sur le thème des biens communs avec l’objectif à terme de se forger un point de vue critique sur le sujet.
Solidaroctiau : grande réussite pour la brocante et la fête de la mobilité le 16 septembre dernier. Il a fait beau et les riverains demandent qu’on recommence l’année prochaine… Du côté de la ville, les contacts se multiplient… Bizarre… Juste avant les élections… Mais… Chut… On espère vous annoncer bientôt une bonne nouvelle…
Jumet : le groupe a accueilli un nouveau militant, Albert, qui est éducateur spécialisé dans une association en milieu ouvert.. Nous avons discuté de son métier et des diffi-cultés relationnelles au sein des familles…
Wanfercée-Baulet : Les pays développés et le Tiers-Monde. L’eau et la terre. 5 heures d’échanges et une question : qu’avons-nous fait de notre terre ? Des échanges appuyés et éclairés. Chouette soirée. Le mardi 9 octobre, le sujet sera la commune, un espace d’action citoyenne.
Gozée : sur base du dernier Contrastes, nous avons essayé de nous motiver ensemble pour les élections… Difficile quand on a le sentiment de ne pas être entendu… Pourtant le niveau communal est sensé être le plus proche du citoyen. À la prochaine réunion, nous examinerons ensemble les résultats.
Un monde plein d’incertitudes
Après avoir parlé pendant 2 soirées des mondes riches et pauvres, nous voilà en plein questionnement…
D’un côté consommation à outrance, vider la terre de sa richesse (l’humus), exploiter les sous-sols pour l’électronique que l’on jette parce qu’un autre modèle arrive. Construire des zonings, des routes bétonnées… Et où ira l’eau de ruissellements (orage, inondations) ? Expansion à outrance, plus de parkings de stockage de marchandises, plus de camions sur les routes. Plus de marchandises venues d’ailleurs, où cela est moins cher, ou parce que la mode de l’exotisme nous arrive avec les voyages low cost.
Et nous, là-bas dans les pays en développement (en Haïti par exemple), on doit reconstruire notre pays avec un slogan « reconstruire la tête et les mains » en répondant aux contraintes du pays (séismes, eau, etc.)
En réfléchissant aux besoins de la population, en cherchant du financement pour répondre aux réels besoins, et en s’y mettant tous ensemble.
Le monde est ainsi fait (guerres, conflits, famine, migration). Est-ce une réponse au laisser-aller ? Une émission tv consacrée à la Chine a de quoi nous laisser sans voix !
A coup de milliards, on investi dans tous les domaines en Europe et en Afrique.
D’abord le foot, les banques, les soins de santé, l’énergie, la justice, le modèle social et là, on se rend compte du danger d’une main mise chinoise et un stop officiel de nos gouvernants sur le contrôle de l’énergie et des citoyens a été entendu.
Il semblerait qu’aujourd’hui, le micro-crédit ne serait pas gratuit. Méfiance, nous disait notre ami Jean Sprumont. Le capitalisme, on le connaît, on sait ce qu’il apporte, on voudrait le changer mais par quoi ? Son message : rester vigilant et ne véhiculons pas ce qu’il met en place pour arriver à ses fins et qu’inconsciemment nous véhiculons.
On nous bassine les oreilles sur la santé, les pesticides, le lait, la viande, le gluten, le beurre, le soja, les cosmétiques, la pollution, les médicaments, l’agriculture, le pain, la farine venue de Pologne mais pourquoi tout cela ? La farine c’est un choix (épis plus court, moins de richesse dans les grains).
Lorsque l’on me dit « le blé Belge c’est pour les poissons », et on nous dira « ce sont les salaires trop élevés chez nous ».
Parler colonialisme et des silences de pays dits « bien intentionnés » qui apportent des biens mais ont aussi apporté des souffrances. Que dire alors de ceux qui savaient, qui savent et se taisent dans toutes les langues et qui aujourd’hui assassinent.
Il y a de quoi nous interpeller. Aujourd’hui, nous voyageons partout, nous sommes en interconnexion avec le monde entier. Les nouvelles technologies nous ouvrent le monde. En sommes-nous si sûrs ? Qu’allons-nous faire de ce nouveau monde où la pauvreté grandit ?
Georges
Elections
C’est très bientôt… On voit fleurir ça et là des jolies photos toutes souriantes…
Parfois, cela égaie le paysage mais quant aux slogans, on peut chercher.
Tiens, on a sonné à la porte de la maison. Il est 19 heures. Oh surprise, des tracts nous sont distribués de main en main. « Bonjour, tiens vous n’avez pas de questions à nous poser ? »; tout surpris par cette question, on répond non.
Mais quand même, après leur passage, je jette un coup d’oeil. J’ai déjà réalisé des choses sous la précédente législature et j’ai encore des idées. Bah, on verra.
Mais je me pose quand même beaucoup de questions après avoir lu dans Contrastes l’article intitulé « La commune, un espace d’action citoyenne ». Oui, mais où pourrais-je débattre avec les citoyens et le politique ? Un lieu très rare, mais revenons à nos moutons.
Lorsque je vois les différentes listes, je ne peux qu’adhérer à l’article « Les par-tis politiques aux aguets », interview de Jean Faniel, directeur du Crisp.
Il nous parle de bonne gouvernance, du changement de figure emblématique, c’est-à-dire de nouvelles têtes y compris plus de femmes et de réfléchir sur les nouvelles stratégies : compositions de listes, de programmes.
On privilégie moins le mot parti que l’individu : que se cache-t-il derrière les visages ? Les affaires, le refus du citoyen du monde politique, ne vont-ils pas amener à une situation ridicule d’aventure dangereuse ?
La politique communale, fédérale, européenne, tout cela ne va-t-il pas entrer en conflit au détriment du citoyen ? Quels repères auront encore les candidats?
Le journal Contrastes a eu le mérite de nous montrer la commune sous tous ses aspects existentiels pour les citoyens : des budgets, de la démocratie représentative élevage ou sauvage et de remettre en question les services publics et la remunicipalisation de la chose : eau, énergie, etc.
Un beau livre de chevet en ce temps d’élections. La question : qu’est-ce qui vous a frappé dans ce numéro ?
Georges
« Le Tiers-mondisme, ennemi du Tiers-Monde ? »
L’exploitation coloniale est-elle à l’origine, la première cause du développement des pays actuellement riches ? Si le cas de l’Angleterre permet d’observer des coïncidences entre la création d’un empire colonial et l’expansion industrielle… tous les autres exemples démontrent qu’il ne s’agit que de coïncidences !
En effet, 2 pays d’Europe (outre l’Angleterre) ont eu les plus vastes empires coloniaux : l’Espagne et le Portugal. Or, ces 2 pays ont raté leur révolution industrielle et souffrent aujourd’hui (c’était en 1986) d’un relatif sous développement.
L’empire colonial français a atteint son apogée au 19e siècle et a connu une phase de remarquable consolidation entre les deux guerres mondiales : or, durant toute cette période déjà, la France souffrait d’un grave retard industriel par rapport à l’Allemagne, dont l’extension fut insignifiante avant 1914 et nulle après 1918.
Deux pays ont atteint au 20e siècle le plus haut revenu par tête sans jamais la moindre parcelle coloniale (la Suisse et la Suède).
L’Amérique latine s’est libérée de la tutelle coloniale quelques années plus tard que les Etats-Unis. Cela aurait été difficile de justifier les difficultés économiques par un colonialisme qui a cessé au 19e siècle.
La thèse du pillage du Tiers-Monde, de la domination économique à travers les manipulations du cours des matières premières dans l’échange inégal ne résiste pas à l’analyse.
En 1974, un rapport de la Commission des Nations Unies conclut : « pas de détérioration ». Entre 1950 et 1973, les prix moyens des matières premières ont augmenté à peu près autant que les produits de manufactures.
Un autre leitmotiv des Tiers-mondistes est de soutenir que les riches ont poussé les pauvres à produire des denrées agricoles destinées uniquement à l’exportation et à gonfler les profits des multinationales au détriment des cultures vivrières destinées au local.
Faut-il un développement autocentré isolé du marché mondial ? L’histoire nous montre qu’une économie autocentrée végète à un niveau très bas. Tandis que le décalage est toujours organiquement lié à une intensification des échanges internationaux.
Une culture de café, de soja, rapporte 3 à 10 fois plus à l’hectare qu’une culture de mil et donne ainsi des moyens d’acheter du mil, d’améliorer les techniques agricoles et d’investir. Prenons l’Afrique. La culture vivrière n’a pas été sacrifiée. La production de denrées à exporter a augmenté de manière spectaculaire pendant les années 60 et a régressé après 1970. Dire à l’Assemblée nationale française entre 1981 et 1986 : « monstruosité du système capitaliste » (cinquante millions de morts chaque année dont 30 millions d’enfants.) Les démographes nous disent qu’il y aurait eu 10% de morts par malnutrition.
Au cours des 30 dernières années, la majorité des décès dus à la famine ont eu lieu dans des pays communistes : Vietnam, Cambodge, Madagascar, Mozambique, Ethiopie. Entre 1958 et 1961, 17 millions de chinois sont morts de faim. Les inégalités existent à l’intérieur des pays : inégalités sociales, régionales entre le nord et le sud de l’Italie, Catalogne et Andalousie, Angleterre et Pays de Galles. On ne comprend rien aux problèmes du Tiers-Monde si l’on ne fait pas entrer les facteurs politiques, ni la façon dont ils sont dirigés, ni les influences exercées par l’extérieur.
Voilà un texte qui mérite débat. « Est-ce vrai tout ça ? », vulgarisé dans un livre (Sélection), fait la part belle aux idées simplistes. Exemple : faut-il supprimer le capitalisme pour que le problème Tiers-mondiste disparaisse ?
Au contraire : les pays développés ne l’ont été que dans le cadre de la démocratie, de la libre entreprise et de la liberté de l’information.
Ou au contraire, c’est dans le cadre d’une démocratie participative du dialogue social et de l’entreprise que doivent se créer les conditions de l’émancipation humaine ?
Ce texte a le mérite de faire réfléchir.
Merci à vous de l’avoir lu.
Georges
Les salaires de misère… En Europe aussi ?
Dans l’industrie textile en Asie et en Europe, les affreuses conditions de travail et de salaire ont de quoi nous révolter, et pourtant, derrière ces usines se trouvent des grandes marques. Pour qui ? Fabriquer à moindre coût permettra de juteux bénéfices.
Souvenons-nous : 1.138 morts et 2.500 blessés en 2013 dans la capitale du Bengladesh. En Europe centrale et orientale, s’il y a des bâtiments modernes, les salaires sont loin d’être mirobolants.
On nous parle de salaire minimum légal et de salaire minimum vital gagné sur un temps de travail normal, qui doit couvrir les besoins essentiels du travailleur et sa famille. Des exemples : en Bulgarie, le salaire net minimum ne représente que 18% du salaire vital. En Hongrie 33% et en Macédoine 24%. Au Bengladesh 23% et pourtant là, les salaires sont très bas. Bref, ces gens nous disent « mon salaire ne me permet pas de payer mes factures (électricité et eau). En un mois, même en travaillant le samedi, je ne parviens pas à avoir un salaire minimum vital. »
On peut imaginer aisément le travail au noir et celui des enfants. Le travail à domicile est le prolongement des quotas de production qui sont souvent la norme dans les usines textile.
Pour les grands groupes, c’est intéressant de travailler avec ces pays. En Europe, un à deux jours pour recevoir les marchandises. Réassortir rapidement les rayons et ne commander que de petites quantités. Tout bénéfice, ne pensez-vous pas ?
Et du côté des employeurs de ces pays producteurs : que d’inquiétudes. Une pression sur les salaires pour satisfaire les grands du textile. Une pénurie de main d’oeuvre, les jeunes et les personnes qualifiées ont quitté le pays. En Roumanie, on parle de millions de personnes. Pas de futur sans salaire aussi bas.
En Serbie, les subventions sont nombreuses pour la création de nouvelles usines. Par exemple : 10.000 euros par travailleur recruté et le patron détourne ces opportunités. Avec 10.000 euros il est possible d’offrir 3 ans de salaire. Après, l’usine se déclare en faillite et le cycle recommence. C’est un peu le cheminement dans beaucoup de pays.
Faisons le rapprochement avec l’article « Un monde plein d’incertitudes ». Les travailleurs venant de l’est sont nombreux chez nous. Les réalités de cet article lu dans Démocratie de juillet-août a de quoi nous faire frémir et nous éclaire sur le quotidien en Belgique et en Europe. Le salaire sera encore pour longtemps le nerf de la guerre. Alors une question : pourquoi la Chine vient-elle à Gosselies ? Pourquoi une ligne aérienne Hong Kong-Gosselies ?
Georges
Billet d’humeur…
Décidemment, force est de reconnaître qu’il est bien difficile de se débarrasser des questions d’argent dans notre société !
Dire que cette société est devenue matérialiste est un euphémisme !
Nouveaux scandales dans le petit monde du foot… Est-ce si surprenant ?
Je ne pense pas quand on s’aperçoit des sommes astronomiques mises en jeu : salaires des footballeurs, des dirigeants, des entraîneurs.
A l’heure où les médias nous font part qu’un belge sur six est en état de pauvreté, lors de la journée du refus de la misère… entendre parler de tels salaires me donne des envies pas très avouables de mettre un bon coup de pied (c’est du foot) dans le derrière de tout ce beau monde.
Quand on nous dit que le capitalisme est un système qui détruit le concept de « bien commun », cela me paraît assez faible au vu et au su de ce dont on nous bassine les oreilles à longueur de temps.
Et nous, spectateurs et consommateurs, comment interprétons-nous ce phénomène ? Allons-nous continuer à alimenter les caisses de ces clubs soi-disant sportifs, allons-nous béatement entendre cela encore longtemps ?
Une manifestation pour le refus de la misère draine quelques centaines de personnes (beaucoup trop peu…), pendant que des centaines de milliers de gogos continuent à montrer qu’ils sont des hommes (« les hommes savent pourquoi », comme le clame haut et fort Jupiler).
Le juste milieu ne viendra-t-il pas des femmes ? Espérons-le…
A bon entendeur…
Bernard
Agenda
JEUDI 25 OCTOBRE à 13h30: Colloque des EP
LUNDI 5 NOVEMBRE à 19h30: Groupe local de Leernes
MARDI 13 NOVEMBRE à 19h : groupe local de Baulet
LUNDI 19 NOVEMBRE à 19h00 : Table d’Autres à Charleroi
MARDI 20 NOVEMBRE à 15h30 : Crypto-party à l’Eden
MERCREDI 7 NOVEMBRE à 14h00: Groupe local de Jumet