Retour sur l’arpentage de « Et si on n’allait pas sauver le monde »
Invitation à la réflexion : et si on n’allait pas sauver le monde ? de Daniel Cauchy et Quentin Libouton
Lors d’un après-midi d’échanges, nous avons exploré ensemble Et si on n’allait pas sauver le monde en présence d’un de ses auteurs Quentin Libouton.
Entre questionnements sur le progrès, le lien au vivant et notre place dans un monde en mutation, les discussions ont été aussi riches que stimulantes.
Comment appréhender la complexité sans tomber dans l’impuissance ?
Peut-on se réapproprier nos choix et nos engagements ?
Et si, au lieu de chercher des solutions toutes faites, nous apprenons à voir autrement ?
Découvrez les réflexions partagées…
Cette rencontre a permis d’ouvrir une réflexion collective sur notre posture face au monde du vivant, sur ce qui nous touche et semble menacé. L’invitation à changer de regard s’est traduite par une diversité d’interprétations et de questionnements.
Marinette s’interroge sur la tension entre progrès et qualité de vie. Elle relève que la critique des modèles alternatifs par les défenseurs de la modernité repose souvent sur l’idée d’un retour en arrière, d’un monde perçu comme plus sombre et pénible. Pourtant, comme le souligne Florence Aubenas, cette perception est avant tout une construction culturelle.
Magali insiste sur l’importance de se réapproprier ses ressentis pour ne pas sombrer dans l’impuissance face aux défis contemporains. Elle invite à distinguer le complexe du compliqué : la nature, en perpétuelle interaction avec son environnement, est complexe, tandis qu’un objet fabriqué, régi par un mode d’emploi, est simplement compliqué. Elle propose de se poser des questions essentielles avant d’agir : Pourquoi ? Pour qui ? Avec qui ? Avec quoi ? De quelle manière ?
Danielle a mis en avant la nécessité de créer du lien avec ce qui nous anime, pour devenir acteur des transformations en cours. Corinne, quant à elle, est frappée par la notion du rêve et la sensation d’être perdu face à l’avenir. Elle cite un proverbe : « Pèlerin, il n’y a pas de chemin, il se fait en marchant » , une invitation à expérimenter plutôt qu’à rester spectateur.
Sabine poursuit sur cette idée en proposant d’adopter plusieurs « paires de lunettes » pour affiner notre compréhension du monde et de nos engagements. Nous ne sommes pas seulement reliés aux humains, rappelle-t-elle, mais aussi aux objets, au soleil, aux bactéries… un monde du vivant bien plus vaste. Finalement, qui domestique qui ? Elle est particulièrement touchée par l’idée que nous vivons une « crise de sensibilité » et espère pouvoir passer davantage de la théorie à l’expérimentation.
Enfin, Nadine conclut en soulignant l’importance des récits qui éclairent notre relation au monde. Elle prend l’exemple du sel dans notre alimentation, qui rappelle notre lointaine origine océanique. Cette anecdote illustre l’importance de comprendre d’où l’on vient pour mieux naviguer dans la complexité du présent. Elle insiste sur la nécessité de rester souple dans nos réponses aux défis contemporains et d’avoir confiance en la jeunesse pour façonner l’avenir.
Quentin Libouton a apporté des éclaircissements précieux, notamment sur la différence entre éthique et morale, tout en soulignant que leur démarche n’est pas de dicter une voie à suivre, mais bien de partager leur vision des penseurs qui les inspirent. Ses interventions, mêlant théorie et mise en perspective concrète, ont enrichi les échanges, nourrissant les réflexions des participantes.
Plus qu’un essai à visée morale ou un mode d’emploi pour agir, cet ouvrage est une invitation à changer de posture, à questionner notre rapport au monde et à nous inspirer de différentes pensées de différents penseurs.
PDF de l’ouvrage en ligne et gratuitement :
https://asblrcr.be/wp-content/uploads/2023/01/Etude-IC-Et-si-on-allait-pas-sauver-le-monde.pdf