Biodiversité : Une question d’équilibre ( Contrastes Juin 2012)
La biodiversité, bien plus qu’une valeur marchande…
Le rapport présenté il y a quelques jours à la Conférence de l’ONU Rio + 20 donne un tableau bien sombre de la biodiversité.
Pourtant, en 2000, le monde entier s’était engagé la main sur le cœur à freiner l’extinction des espèces animales et végétales dans un délai de dix ans, ce qui est loin d’être le cas.
Le rapport 2012 pointe particulièrement du doigt la déforestation massive, responsable de l’augmentation de 20% de CO2.
L’enjeu climatique est évident, mais celui de la sécurité alimentaire l’est tout autant. La déforestation (que ce soit pour des raisons d’exploitation industrielle ou pour fournir du bois pour la cuisine ou le chauffage) provoque un assèchement des sols et une forte baisse des rendements agricoles.
Le rapport dénonce également l’exploitation à outrance des océans, responsable de la réduction des stocks de certaines espèces de poissons de plus de 90%.
Ces deux enjeux ont fait l’objet d’une attention particulière et plusieurs pays se sont engagés concrètement à y travailler.
Au-delà de l’importance éthique et esthétique, la préservation de la biodiversité représente également un enjeu économique, au point que l’on peut chiffrer sa valeur marchande (des dizaines de milliards de dollars), ainsi que le coût de l’inaction face au désastre écologique (7% du PIB mondial par an en 2050 !).
Cette “valeur marchande” de la biodiversité se traduit dans notre vie quotidienne par un nombre illimité de services : “la nourriture qu’on consomme, l’énergie qu’on produit, la fabrication de nos médicaments et de nos cosmétiques, la construction des maisons, mais aussi des services invisibles comme la fertilisation des sols, le filtrage de l’eau, la production d’oxygène, l’atténuation des changements climatiques et des risques d’inondation, la pollinisation des arbres fruitiers(1)…
On le voit, la biodiversité, c’est donc bien plus qu’une longue liste d’espèces, c’est tout un équilibre à préserver, c’est une interaction bénéfique ou destructrice, indissociable, entre les espèces, et en particulier entre l’homme et la nature…
1. « La biodiversité en Belgique, un aperçu », Institut des Sciences naturelles 2004, cité dans la Revue Symbioses, hiver 2009–2010.
Sommaire
p3 DOSSIER : VOUS AVEZ DIT BIODIVERSITÉ ?
La notion de biodiversité recouvre bien davantage que la variété du vivant. Elle vise aussi les interactions entre tous ces organismes, et également les relations entre ces organismes et leurs milieux de vie. Formidable complexité !
p6 ESPÈCES MENACÉES : APOCALYPSE NOW ?
De moins en moins abstraites, les menaces sur notre écosystème se multiplient. Notre planète est-elle réellement dans l’état de délabrement qui est le plus souvent décrit ? Ou est-ce seulement l’élucubration d’écologistes naïfs ? Et nous, Belges, sommes-nous conce rnés par ces cris d’alarme ?
p10 INTERVIEW : CARLO DI ANTONIO : “IL FAUT CESSER D’OPPOSER CONSERVATION DE LA NATURE ET DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE”
En Wallonie, environ 10 à 31 % des espèces sont menacées de disparition. Le tout nouveau ministre de l’agriculture et de la Nature, Carlo Di Antonio nous a fait part de la politique wallonne en la matière. Pour cet ingénieur agronome de formation, la protection de la biodiversité est une priorité absolue.
p14 RÉINTRODUCTION D’ESPÈCES MENACÉES : DES PARTISANS ET DES DÉTRACTEURS
La réintroduction d’espèces menacées ou disparues (telles que l’ours, le loup ou le castor) est la voie la plus médiatisée pour préserver la biodiversité. Si elle a des partisans parmi certains milieux environnementaux, elle a également de nombreux détracteurs… Et pas seulement auprès des éleveurs ou des cultivateurs.
p16 AGRICULTURE : LA BIODIVERSITÉ, ÇA SE CULTIVE !
Tomates aux multiples couleurs, légumes biscornus ou condiments aux noms imprononçables… la biodiversité passe aussi par nos assiettes ! Aujourd’hui, on peut se réjouir du retour de variétés anciennes et oubliées sur nos tables mais il ne reste cependant pas moins vrai que la perte de diversité des espèces cultivées est bien réelle… et inquiétante.
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