Digitalisation, robotisation : Faut-il craindre l’intelligence artificielle ? (Contrastes, août 2017)
Edito: La médaille et son revers
Qu’on le veuille ou non, les objets connectés font désormais partie de notre quotidien. Le smartphone en est l’exemple le plus répandu. Il remplace à lui seul tant d’autres objets ! Sur une journée, nous l’utilisons pour de multiples tâches autres que pour celle pour lequel il a été conçu. Plus besoin de réveil sur la table de nuit, de GPS dans la voiture, de calculatrice, de lampe de poche, d’agence bancaire, de guichet communal, de bottin téléphonique, de radio, de jeux de société, tout se trouve dans ce bijou technologique qui tient dans une poche.
S’ils peuvent nous faciliter la vie, le développement des objets connectés a cependant un coût car notre “liberté” de pensée et d’action est désormais téléguidée, programmée à notre insu par les algorithmes qui collectent toutes les informations sur nos goûts et nos habitudes de vie pour orienter nos choix, influencer nos achats. Les progrès technologiques sont appréciables, mais ne soyons pas dupes. Dans le domaine de la consommation et de l’usage domestique, ils n’ont pas pour objectif premier de nous rendre service mais d’étendre à l’infini le commerce mondial.
Dans le domaine économique également, l’intelligence artificielle (celle des ordinateurs) est partout. La possibilité de remplacer les humains par des robots concerne tous les secteurs d’activité, y compris les services aux personnes. Parfois pour le meilleur, quand les robots des blocs opératoires sont plus précis que les mains des chirurgiens. Parfois pour le plus douteux, lorsque le robot Zora remplace l’ergothérapeute dans les maisons de repos.
L’impact sur le marché de l’emploi est évident et l’inquiétude est légitime. On parle de plus de 500.000 emplois wallons menacés. Mais derrière la guerre des chiffres, faut-il s’alarmer ou se réjouir des progrès technologiques ?
A quelles conditions ces progrès pourront-ils se traduire en progrès social durable et partagé ? La question de l’égalité dans le partage des richesses nouvellement produites est au coeur de ce débat. Et celle de la formation l’est aussi. Car pour Périne Brotcorne, inter viewée dans ce numéro, l’idéologie du Tout numérique accroît le risque de précarisation si les acteurs sociaux de la formation ne coordonnent pas leurs efforts. Au-delà d’une injonction individuelle de formation, c’est la responsabilité collective de la société qu’il faut activer pour que la “quatrième révolution numérique” ne se trans forme pas en bain de sang social.
Sommaire
p2 – Edito. La médaille et son revers
Les objets connectés font désormais partie de notre quotidien. Dans le domaine économique également, l’intelligence artificielle est partout. La possibilité de remplacer les humains par des robots concerne tous les secteurs d’activité. A quelles conditions ces progrès pourront-ils se traduire en progrès social durable et partagé ?
p3 – Objets connectés. Un mouchard dans le placard ?
Les objets connectés sont là pour penser à notre place. Sont-ils réellement utiles ? Ou même nécessaires à votre survie ? Quel est leur impact dans nos vies ? Objet marketing inutile ou véritable progrès social ? La cybersécurité est également un enjeu qui mérite d’être étudié.
p7 – Robotisation. Alerte pour l’emploi Wallon ?
Depuis quelques années, les possibilités démultipliées de robotisation des activités humaines font craindre à certains une hécatombe pour l’emploi. D’autres tempèrent des prévisions jugées exagérées. Quoi qu’on pense des scénarios, ce débat doit remuer en profondeur le monde du travail.
p9 –Robots et travail. Quatre grandes questions politiques
La robotisation progresse, détruit des emplois, en créera peut-être d’autres. À côté de la polémique des chiffres, ce sont nos valeurs, nos choix et nos projets qui sont plus fondamentalement interrogés. Il y a donc un débat à mener. Quatre pistes de réflexion.
p12 – Smart Cities. La ville plus intelligente ?
L’essor d’Internet et des nouvelles technologies amène les villes à s’équiper pour rencontrer de nouveaux besoins et usages. De là à transformer les communes en vrais champs de mines de données, il n’y a qu’un pas… Qu’il ne faut pas franchir aveuglément.
p17 – Interview. Combattre l’idéologie du tout numérique – Périne Brotcorne
Il faut mettre en place une réflexion globale et agir sur tous les maillons de la chaîne de l’inclusion, y compris sociale. selon Périne Brotcorne, le numérique élargit la précarité plus qu’elle ne la réduit. En matière de formation, l’usage du numérique est enjeu important.
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