Racistes malgré nous ? Comprendre et agir contre le racisme structurel (Contrastes septembre-octobre 2021)
Se débarrasser (enfin) du colonialisme
(La revue est téléchargeable en bas de page.)
Même si la plupart des pays colonisés ont acquis leur indépendance politique, la colonisation entamée au 15e siècle par les pays européens a marqué au fer rouge les relations entre les peuples et les continents. En effet, encore aujourd’hui, la colonisation des mentalités, des discours, de l’espace public se perpétue à cause d’un racisme structurel qui imprègne tous les domaines de la vie en société. Il influence également les paroles et les actes de tout un chacun au quotidien, y compris les nôtres.
Les récents événements racistes aux Etats-Unis ont provoqué de nombreuses réactions et manifestations un peu partout dans le monde. Ils ont réveillé la prise de conscience de la perpétuation de cette domination et du « privilège d’être blanc ». Dans ce contexte, de nouveaux mots ont fait leur apparition dans le langage de celles et ceux qui luttent contre le racisme systémique. Dans son article, Guillaume Lohest nous aide à comprendre leur origine et leur signification ; un premier pas vers une décolonisation des esprits.
A la fois poète, militante féministe et antiraciste, Lisette Lombé se définit comme une « artiviste ». Elle anime de nombreux ateliers dans le milieu artistique et de l’éducation permanente et, comme elle l’explique dans l’entretien qu’elle nous a accordé, elle fait de la poésie un acte de résistance face à toutes les formes de dominations, en particulier le racisme.
Ce numéro de Contrastes s’inscrit dans le cadre de la campagne sur le racisme structurel entamée cet automne par le MOC. Ariane Estenne, sa présidente, explique pourquoi le combat antiraciste est au cœur des priorités du MOC et comment il doit se concrétiser dans tous les domaines de la société (emploi, logement, médias, santé…), y compris au sein de ses organisations. Chacune d’elles est invitée à réfléchir et agir pour lutter contre ce fléau du racisme structurel, souvent inconscient, qui stigmatise et discrimine une partie importante de la population.
Aux Equipes Populaires, comme l’explique Laurence Delperdange en page 16, nous affichons de différentes manières que nous sommes du côté de ceux qui subissent des discriminations récurrentes, de tous ceux qui, en raison de leur pays d’origine sont stigmatisés, niés, insultés parfois. Nous pourrions donc avoir le sentiment d’en faire assez. Pourtant cela ne suffit pas. Nous devons nous interroger sur ce qui fonde et perpétue les pratiques discriminantes qui, sans que nous en ayons conscience, nous mettent dans une position privilégiée qui nous protège de bien des humiliations, des généralisations, des stigmatisations qui blessent. L’éducation permanente a un rôle essentiel dans la lutte contre le racisme structurel ; en déconstruisant la pensée, en rencontrant l’autre dans nos activités et sur nos lieux de travail pour lutter contre les préjugés, en soutenant les revendications politiques des personnes racisées qui subissent la violence structurelle et institutionnelle au quotidien, sans que nous en ayons vraiment conscience.
Monique Van Dieren
SOMMAIRE
Comprendre les mots de l’antiracisme p.3
Rencontre avec Lisette Lombé p.6
Législation anti discrimination p.11
Interview : Ariane Estenne p.13
Dépasser ce passé qui gèle nos rapports aux autres p.16
Lectures p.19
Prix au n° : 4€ + frais d’envoi
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