Vers l’écologie populaire ( Contrastes Juin 2023)
L’écologie populaire en chantier
La revue est téléchargeable gratuitement en bas de page.
Considéré comme anti-écologiste à ses débuts, le mouvement des Gilets Jaunes a mis en lumière les incohérences d’une politique qui avait choisi de faire peser la transition écologique en premier lieu sur les travailleur·euse·s et sur le monde populaire. Dans le même temps, le mouvement Climat a pris de l’ampleur et des milliers de manifestant·e·s sont descendu·e·s dans les rues pour exiger une réponse politique et des choix économiques forts en vue de répondre à l’urgence climatique. Loin d’être antinomiques, concur rents ou contradictoires, ces deux soulèvements ont coalisé leurs forces autour d’un slogan commun : « Fin du monde, fin du mois, même combat ! » Depuis, les rapprochements entre écologistes et mouvements sociaux se multiplient.
Plus récemment, au cours de ces mois de mai et de juin 2023, la très populaire Fatima Ouassak, membre du Front de Mères et cofonda trice de la Maison de l’écologie populaire Verdragon à Bagnolet, en France, a fait une tournée de conférences en Belgique. Certain·e·s permanent·e·s et militant·e·s des Equipes Populaires ont participé à l’une ou l’autre de ces rencontres et se sont enrichis de l’expérience très concrète de cette maison de l’écologie implantée en banlieue parisienne.
Cette question de l’écologie populaire nous parle et parle aux mili tant·e·s qui font vivre notre mouvement. Nous voulons la comprendre, la travailler, la questionner et l’amplifier au cours des prochains mois. Elle fera l’objet de notre Journée d’étude du 13 octobre et de nos débats lors du Congrès du 18 novembre.
Dans ce numéro de Contrastes, nous vous proposons donc un premier tour des questions que soulève cette écologie populaire, ou faudrait-il dire de ces écologies populaires puisqu’il semble qu’elles soient nombreuses, variées et vivantes ? De la limite des « écogestes » aux grandes mobilisations, en passant par des projets locaux et collectifs très concrets, nous avons voulu montrer la place pas si marginale qu’occupent les milieux populaires dans les pratiques écologiques. Et puisque l’écologie doit être l’affaire de toutes et tous, nous avons voulu réaffirmer la nécessité de faire participer les plus riches à l’effort climatique et d’ancrer cette écologie populaire dans une perspective de réduction des inégalités.
Il est évident qu’on ne répondra pas aux défis qui nous attendent et à l’enjeu climatique en laissant les milieux populaires de côté, en méprisant leur rapport à leur environnement, en invisibilisant leurs actions, en les culpabilisant sur leurs modes de vie. Mettre en œuvre une écologie qui soit juste, réellement populaire et revendicative, c’est le souhait que nous portons en ouvrant ce chantier.
Bonne lecture !
SOMMAIRE
p3. L’écologie, une affaire de classe ?
p7. Écologie populaire : la réalité du terrain au service de sa définition
p11. Interview Christine Mahy : “L’écologie populaire doit aussi aller vers la revendication”
p14. Cinquante nuances d’écologie
p18. L’écologie populaire, redistributive et transformatrice !
Prix au n° : 4€ + les frais d’envoi
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