Vivre le travail d’aujourd’hui, penser celui de demain ( Contrastes Octobre 2023)
Le travail, toujours au centre de nos existences
La revue est téléchargeable gratuitement en bas de page.
Pour des milliers de travailleurs et travailleuses, chaque matin, la routine se met en place. Prendre la route, aller peut-être conduire les enfants à l’école avant de monter dans le train, grimper dans le bus, enfourcher son vélo, faire la navette en voiture… et retrouver ses collègues et son lieu de travail pour une journée souvent bien remplie. Réaliser des tâches, routinières ou variées, ingrates ou valorisées, inutiles ou pleines de sens. Pour beaucoup, le travail reste central dans la vie, construit notre identité, nous offre une reconnaissance, nous permet une stabilité financière et nous ap- porte du sens. C’est en tous cas ce que nous en espérons.
Malheureusement, le monde du travail est en crise, et c’est loin d’être nouveau. Il y a l’inquiétude liée au chômage, les conditions de travail qui se dégradent dans certains secteurs, la multiplication des contrats précaires et des sous-statuts, la généralisation du télétravail, l’explosion des burn-out, l’automatisation croissante et les craintes liées au développement de l’intelligence artificielle. En ce milieu du mois d’octobre, la Semaine de la Santé mentale a porté son focus sur le monde du travail… Une personne sur quatre en invalidité l’est pour cause de dépression ou de burn-out, un pourcentage en constante augmentation.
Dans ce numéro de Contrastes, nous avons voulu explorer ce qui peut casser notre lien à notre travail. Un travail qui n’a plus de sens, un travail dicté ou remplacé par des machines, un travail rendu invisible, un travail qui génère de la souffrance… ce sont autant de facteurs qui brisent le lien que nous avons avec l’activité qui fait notre quotidien, qui nous fait vivre et qui devrait nous faire vibrer, un minimum au moins. Autant de facteurs qui peuvent créer du dégoût, de la frustration, des conflits, de la démission.
Les années à venir sont remplies d’inquiétude et les défis sont importants. Pour garder la société solidaire que nous avons construite autour du travail, nous aurons besoin d’un sursaut politique et d’un Etat qui ose réguler et protéger les travailleurs, avec ou sans emploi, des dérives du marché néolibéral. Il nous faudra ralentir le rythme aussi et retrouver collectivement une capacité à souffler et à déconnecter… parce que, comme le disait Henri Salvador en 1965, « les prisonniers du boulot n’font pas de vieux os ! »
Bonne lecture !
SOMMAIRE
p3. A la recherche du sens perdu
p7. Automatisation et monde du travail : le grand bouleversement
p11. INTERVIEW : Eva Maria Jimenez Lamas
p15. Emploi et écologie : le malaise est collectif
p18. Travail associatif, la souffrance existe aussi
Prix au n° : 4€ + les frais d’envoi
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