Journée internationale de lutte pour les droits des femmes
A cette occasion, et malgré le mauvais temps, nous étions présentes avec différentes associations sur la Place Verte à Verviers de 11h30 à 14h30 pour dire STOP au statut de cohabitant.e!
Le but : occuper l’espace public et conscientiser la population sur l’accroissement des inégalités entre les hommes et les femmes découlant de ce statut.
Supprimer le statut de cohabitant.e permettrait en effet de récupérer des droits fondamentaux et de lutter contre cette injustice qu’est le fait de percevoir un montant plus faible quand on cohabite.
De plus, cela renforcerait la confiance dans les institutions sociales et garantirait un droit à la vie privée. La suppression du statut de cohabitant.e est aussi une manière de lutter contre la crise. En effet, cela permettrait à certains citoyen.nes de respirer et/ou d’envisager d’autres formes d’habitat.
Mais la suppression est surtout une excellente manière de diminuer les inégalités hommes-femmes à travers les situations de dépendance. Ce sont souvent les femmes qui sont amenées à renoncer à leurs activités professionnelles car le statut de chef de ménage est financièrement plus avantageux pour la famille.
Conclusions : la précarité est aussi sexiste et le statut de cohabitant.e perpétue une image patriarcale de la famille et du couple, en inadéquation totale avec les réalités actuelles. SUPPRIMONS DONC CE STATUT COHABITANT.E !
Le soir, après une bonne soupe pour nous réchauffer, avait lieu la projection du film « Auprès d’elle », en nos locaux. L’équipe de réalisation Chiara Giordano et Benjamin Durand, de GSARA asbl et de l’ULB (Germe) était présents.
En réalisant ce documentaire, le souhait de l’équipe de production était de mettre en lumière l’invisibilité des femmes soignantes (souvent sans papiers) et du travail titanesque réalisé par ces dames dans le secteur des soins aux personnes (care).
Après la projection, tout le monde est resté un peu abasourdi, mais très vite les questions ont fusé et les échanges ont pris place.
Comment est-ce qu’une telle situation qui s’apparente à de l’esclavagisme existe encore en Belgique en 2023 ? Comment les réalisateurs ont-ils trouvé ces dames (la plupart sans papiers) qui étaient d’accord de témoigner ? Est-ce que le lien affectif qui unit ces soignantes aux personnes âgées dont elles prennent soin, ne serait pas de l’exploitation psychologique ?
Cette idée de « don de soi » n’est-elle pas une assignation de la société profondément ancrée toujours dédiée aux femmes ? Est-ce que les familles qui font appel à ces soignantes sont conscientes de la valeur du travail réalisé et des heures prestées ? La société belge propose-t-elle d’autres alternatives aussi humaines aux familles pour prendre soin des ainés ? Quelles ont été les réactions des trois travailleuses et des familles lorsqu’elles ont vu le film ? Est-ce que les syndicats n’auraient pas un rôle à jouer pour porter des revendications auprès des politiques ?
Ce documentaire se montre très révélateur sur un ensemble de thématiques (analyse systémique) et soulève de multiples questions que ce soient au sujet du care, la situation des femmes migrantes/d’origine étrangère au travail, le (sous) financement du secteur des soins de santé/aux personnes, l’isolement social, notre rapport à la vieillesse, nos moyens d’accompagner les personnes en fin de vie, notre modèle de société par rapport à la vie humaine, le manque de structures d’accueil et d’accompagnement sociaux.
Nous remercions encore chaleureusement Chiara et Benjamin pour leur travail et leur présence dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes.