Assemblée Régionale des Equipes Populaires Verviers
C’était en novembre dernier le temps de l’Assemblée Régionale à Verviers!
Moment privilégié pour se réunir, que l’on soit membre sur Verviers ou sur Malmedy. Se rencontrer, faire connaissance, se revoir tous ensemble pour faire mouvement et renforcer nos liens ! Place à la célébration, mais pas uniquement… C’était aussi l’occasion de se pencher sur différents thèmes qui nous tenaient à cœur, en particulier le sujet de la militance qui a été choisi et préparé en Equipe Régionale.
Au programme : tables de conversation en sous-groupe et clôture de l’évènement avec la conférence gesticulée « L’alibi du Colibri » d’Anne Lejeune.
Durant la journée, nous avons assisté à deux mises en scène du groupe « Identités Plurielles », en résonnance avec la thématique du militantisme. Si nous questionnons nos (multiples) engagements citoyens, où nous plaçons-nous ? Quelles sont nos limites/nos motivations ? Quels sont nos champs d’action? … Les membres se souviendront pour très longtemps de la 2ème scène d’Identités Plurielles !!
Imaginez : c’est la fin de la pause de l’après-midi, tout semble normal. Shan explique les consignes pour le reste de la journée… Mais d’un coup, la lumière s’éteint ! Et un groupe de personnes, tous avec le visage masqué et chacun armé d’un pistolet, interrompt brutalement notre séance : il s’agit d’une prise d’otages !! Leur objectif : conscientiser fermement les personnes présentes à l’AG de Fortis BNP Paribas sur la situation en Palestine. « Stop au génocide ! Palestine libre ! » …
Suite à cette prestation théâtrale magistrale, les tables de conversation ont repris de plus belle. Que penser des actions directes ? Les échanges ont mis en avant les enjeux et les tensions qui en découlent. Certains membres ont souligné l’importance d’avoir des voix modérées pour contextualiser les actions radicales, en particulier lorsqu’elles peuvent être violentes ou choquantes. Les actions directes, même si elles sont marquantes peuvent renforcer des stéréotypes, créer des amalgames dans l’imaginaire collectif. Et cela peut avoir pour effet d’aller à l’encontre des objectifs de conscientisation. La violence, bien qu’elle puisse parfois secouer les consciences, ne doit pas devenir la méthode principale de lutte ; en cela, tous les membres étaient d’accord. Des alternatives comme la désobéissance civile ou des actions créatives & créatrices et pacifiques sont clairement préférées par l’ensemble des membres (approches moins radicales et plus axées sur la prévention et la sensibilisation). Pour ce qui est de « vivre sa militance », c’est pour elleux un moyen d’éveiller les consciences et de rassembler les gens autour de valeurs communes. Et qu’il est primordial de prendre soin des liens sociaux dans un contexte de repli sur soi et d’exclusion de l’autre, tout en reconnaissant que des contradictions existent dans l’action militante, souvent liées aux contraintes du système capitaliste…
Voir, juger, agir et évaluer, tout en se montrant créatif/ve dans ses méthodes d’action, se rassembler pour des causes qui apportent aussi de la joie, tout en maintenant une solidarité collective et une cohérence avec ses valeurs, voilà les souhaits exprimés durant cette magnifique assemblée régionale !
La soirée s’est donc terminée avec Anne Lejeune se questionnant aussi sur la militance … A travers l’allégorie du Colibri, elle nous a partagé son vécu et ses expériences en tant que citoyenne engagée : de son enfance à aujourd’hui, que ce soit chez elle, dans sa vie sociale, à son travail, sur l’espace public, dans sa sphère privée jusqu’aux toilettes. Par sa conférence, elle nous a invité à poser un regard systémique sur le poids de la militance, sous ses différentes formes, face au système inégalitaire dans lequel nous vivons. Rôle qui peut se montrer des fois (trop) lourd pour nos épaules, voir culpabilisant à divers moments. Entre militantisme, activisme, congruence, passivisme, sentiment d’impuissance, (sur)charge mentale, dissonances cognitives, etc. Où se situer ? Et comment trouver son équilibre ? Avec Anne, nous avons souri, nous avons hurlé notre rage et nous avons fait de la gymnastique ! Parfois, nous nous sommes trouvés « beaux » et à d’autres moments très « laids ». Entre coca et chocolat, les tentations sont bien là. Mais nous avons surtout retenu que pour faire face aux injustices, il n’y a pas de « bonne méthode » mis à part celle de s’unir dans un but commun, que l’on soit sanglier, colibri, singe, éléphant, sauterelle, fourmi, etc.